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 d’ADHEOS

"Une nouvelle amie", le nouveau film profondément romanesque de François Ozon, dépeint la reconstruction de deux êtres après la mort, par des moyens… inattendus.
 
La mort de Laura, jeune femme lumineuse, laisse son mari et son amie d’enfance inconsolables.
 
"Une nouvelle amie", le nouveau film profondément romanesque de François Ozon, dépeint la reconstruction de deux êtres après la mort, par des moyens… inattendus.
 
Quelques semaines après l’enterrement, Claire (Anaïs Demoustier) surprend David (Romain Duris), le jeune veuf, donnant le biberon à son bébé vêtu des habits de son épouse morte. Pour que le nourrisson "retrouve un peu de sa mère", lui explique-t-il. "Je n’ai rien trouvé de mieux". Elle le traite de pervers. Puis se prend au jeu et aide David à composer ce nouveau personnage, qu’elle baptise Virginia, et dont la blondeur lui rappelle son amie décédée.
 
Virginia est sa "nouvelle amie". Et sans vraiment savoir pourquoi, elle décide de ne rien dire à son mari, Gilles (Raphaël Personnaz). Un film sur le deuil? Sur les subterfuges dont usent les vivants pour supporter l’absence de la personne aimée? François Ozon va plus loin et embarque ensuite le spectateur dans une histoire d’amour hors des sentiers battus.
 
"Une nouvelle amie", qui sort mercredi, s’inspire d’une nouvelle de la romancière britannique Ruth Rendell lue par le réalisateur il y a 20 ans. François Ozon songe alors à un court-métrage, qui ne verra pas le jour. "Cette histoire me trottait dans la tête", dit-il. "J’aimais le jeu sur le faux-semblant, ce marivaudage qui met en scène le mari, la femme et la nouvelle amie, et non pas le mari, la femme et l’amant" comme c’est habituellement le cas.
 
La nouvelle de Ruth Rendell – reine du roman policier – s’achève dans le sang, mais François Ozon a choisi de bifurquer vers le romanesque. Lui qui n’aime rien tant que "jouer avec les attentes du spectateur" mêle avec un bonheur contagieux drame, comédie et love story euphorisante. "C’est un film transgenre", déclare-t-il avec un sourire.
 
Rien de grave
 
Dans le rôle délicat de David, Romain Duris est impeccable: jamais ridicule, toujours émouvant, souvent drôle, à la fois féminin et masculin. "J’avais lu une interview où il disait qu’un de ses rêves était de jouer une femme", indique François Ozon.
 
Il fallait un acteur qui puisse transmettre le plaisir de David à se travestir en femme, ajoute-t-il. Cours de maintien avec un coach, exercice de marche avec des hauts talons, gestuelle féminine, l’acteur de 40 ans a travaillé plusieurs semaines pour parvenir au bon dosage. David aime s’habiller en femme mais reste un homme, et à son contact, Claire, qui avait toujours vécu dans l’ombre de sa meilleure amie, découvre sa féminité.
 
"Ce sont deux chemins parallèles, deux personnes qui se cherchent, se font du bien l’une à l’autre et qui s’émancipent" au-delà des préjugés ou de ce que la société attend d’eux. Et le talent de François Ozon est d’amener les spectateurs à accompagner ce drôle de couple tout au long du film. "’Une nouvelle amie’ est trop subtil pour être un film ouvertement militant". Mais "je voulais montrer, dans cette période crispée et angoissée, qu’il n’y a rien de grave à ce qu’il y ait des familles et des modèles de vie différents", déclare le réalisateur.