Le mercredi 28 janvier 2015, les joueuses de l’équipe féminine de football « Les Dégommeuses » ont été victimes d’actes sexistes et lesbophobes caractérisés au stade Louis Lumière, à Paris.
A 19h30 tapantes, une représentante des joueuses a demandé poliment à pouvoir occuper le terrain attribué aux Dégommeuses par la Mairie du 20ème arrondissement entre 19h30 et 21h. L’entraîneur d’une équipe de jeunes qui bénéficiait du créneau horaire précédent sur le même terrain ne l’entendait pas de cette oreille. Après avoir intimé l’ordre aux jeunes qu’il encadrait de ne pas quitter le terrain, il est devenu de plus en plus agressif, passant aux insultes puis aux menaces physiques.
Choquées par son ton de voix particulièrement inadapté et ses mots grossiers, les joueuses ont d’abord demandé à l’entraîneur de se calmer en lui faisant remarquer qu’il donnait un mauvais exemple aux enfants dont il avait la charge. L’une d’entre elles a alors été violemment prise à partie verbalement : « Je vais te faire bouffer mes couilles dans ta bouche » (sic), tandis qu’une autre se faisait repousser physiquement. Puis l’entraîneur s’est tourné vers les jeunes sous sa responsabilité en les encourageant à se défouler : « allez les jeunes, applaudissez les lesbiennes ! ». Cette exhortation a entraîné un déchaînement d’applaudissements collectifs, de cris et de railleries, sous l’œil satisfait de l’entraîneur, qui continuait lui-même d’applaudir.
La scène a duré plusieurs minutes avant qu’un agent de la municipalité n’intervienne.
L’association Les Dégommeuses exprime son choc et sa tristesse face à la gravité des faits qui se sont produits au Stade Louis Lumière, tout en soulignant que des actes similaires se déroulent trop régulièrement sur les terrains de sport sans faire l’objet d’un signalement.
En conséquence, Les Dégommeuses appellent les pouvoirs publics et l’ensemble des fédérations et autres instances sportives à renforcer urgemment les moyens engagés dans la lutte contre le sexisme et la lesbophobie (mais aussi la gayphobie, la biphobie, la transphobie et le racisme) dans le milieu sportif.
Elles réclament notamment la mise en place de plans de formation incluant des modules obligatoires sur le sexisme, les LGBT-phobies et les stéréotypes de genre, à l’intention des éducateurs, des dirigeants sportifs et des agents municipaux concernés (hommes et femmes). Elles demandent également un renforcement du soutien accordé aux associations qui se consacrent au développement du sport féminin et aux actions de sensibilisation contre le sexisme et les LGBT-phobies ciblant les jeunes et leurs encadrants.
Elles précisent enfin que la stigmatisation des jeunes impliqués n’est en aucun cas une réponse valide à l’agression qu’elles ont subie, ceux-ci constituant les premières victimes de l’incompétence et de l’irresponsabilité des adultes.
- SOURCE COMMUNIQUE DE PRESSE
- Cécile Chartrain, Présidente Association les Dégommeuses,
- Yohann Roszéwitch, Président SOS homophobie