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 d’ADHEOS

 
Afin de ne pas «choquer» l’opinion publique, une grande chaîne de télévision jamaïcaine a refusé de diffuser une campagne de sensibilisation sur l’homosexualité et «l’amour pour tous».

 
 
La chaîne de télévision jamaïcaine TVJ a refusé de diffuser sur son antenne un spot de sensibilisation sur l’homosexualité et d’appel à la tolérance, conçu par une association locale de défense des droits de la communauté LGBT. TVJ, l’une des plus grandes chaînes de télévision aux Caraïbes, s’est dite «préoccupée» par la «structure même» de la vidéo et a exprimé sa crainte vis-à-vis de la réaction de certains pasteurs et de l’opinion publique en général, encore timide, estime-t-elle, lorsqu’il s’agit d’aborder les questions d’homosexualité. Gary Allen, le directeur de TVJ, a également fait savoir qu’il ne voulait pas courir le risque d’enfreindre la loi, étant donné que la sodomie constitue un crime en Jamaïque, passible de dix ans de travaux forcés.
 
 
Tourné par le Jamaica Forum for Lesbians, All-Sexuals and Gays (J-FLAG), le spot, le premier du genre en Jamaïque, met en scène l’ancienne Miss Jamaïque Christine Straw et son frère gay. Plutôt, il faut l’avouer, kitsch et mal jouée, la vidéo a pourtant un message limpide: il faut aimer les membres de sa famille et ses proches, quelle que soit leur orientation sexuelle.
 
Un pays dangereux pour les LGBT
Le directeur de J-FLAG Dane Lewis a exprimé son regret quant à la décision de TVJ de ne pas diffuser ce spot, dont le but est de promouvoir l’acceptation et «l’amour pour tous». «Nous ne faisons pas la promotion de quelque chose d’illégal et il n’y a aucune raison que ce spot ne soit pas diffusé», a-t-il affirmé, ajoutant que son association était en pourparlers avec CVM, une autre chaîne importante des Caraïbes, afin que les téléspectateurs jamaïcains puissent découvrir la vidéo. «Nous espérons pouvoir la diffuser rapidement», a-t-il conclu.
 
Il faut dire que la condition homosexuelle en Jamaïque n’est pas favorable à la diffusion de ce spot. Plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont recensé de nombreuses violences perpétrées contre des LGBT sur cette île des Caraïbes, qui reste un pays dangereux pour les homosexuels.