«Nous sommes contre une manifestation où les homosexuels veulent présenter une maladie comme une chose normale», avait déclaré en août Dragan Markovic, le maire de Jagodina.
Dragan Markovic, maire de Jagodina, dans le centre du pays, député au parlement serbe et membre de la coalition au pouvoir en Serbie, a été épinglé par la justice pour des propos discriminatoires à l’encontre de la communauté homosexuelle.
Le tribunal de Belgrade «a constaté que M. Markovic a commis un acte de grave discrimination et lui a enjoint de ne plus se livrer à de tels propos», a indiqué Me Aleksandar Olenik, avocat de l’«Alliance gay-straight» (GSA) (littéralement «Alliance homos-hétéros» ndlr), une ONG vouée à la défense des droits de la communauté homosexuelle.
Des antécédents homophobes
La GSA rappelle que M. Markovic avait déclaré en août dernier: «La position de la Serbie unifiée (son parti politique) et ma position personnelle est que nous sommes contre toute manifestation où les homosexuels manifestent dans les rues de Belgrade en voulant présenter comme normale une chose qui est une maladie.»
Me Olenik a précisé que M. Markovic, qui avait tenu par le passé déjà des propos hostiles aux homosexuels, devra également assurer les frais de cette procédure en justice, tandis que la GSA s’est, de son côté, déclarée satisfaite du verdict et de la rapidité avec laquelle cette affaire a été traitée par la justice.
Une première en Serbie
«Ce dossier revêt une importance stratégique car un verdict pour discrimination a pour la première fois en Serbie été prononcé contre un homme politique», indique la GSA dans un communiqué. «De tels propos doivent être sanctionnés par la justice car les politiciens portent la plus grande responsabilité dans la promotion de la tolérance, d’une société démocratique, de la non-violence et du respect des droits de l’Homme», a-t-on ajouté de même source.
Ce verdict intervient suite à l’interdiction début octobre de la gay pride par des autorités serbes en raison de questions de sécurité (lire article). Celle de l’an dernier avait été suivie d’affrontements très violents entre les forces de l’ordre et des groupes de la mouvance ultra-nationaliste, auxquels s’étaient joints de jeunes supporteurs de football, violemment homophobes