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 d’ADHEOS

Les jumeaux nés de GPA bloqués en Inde ont reçu des laissez-passer. Mais ce n’est pas la fin de l’enfer administratif où sont plongés les parents ayant fait ce choix pour porter leurs enfants
 
 Un couple gay français vient enfin de sortir de l’enfer dans lequel il était plongé, avec ses deux petits jumeaux nés le 12 mai. Laurent (prénom modifié) et son ami, qui sont ensemble depuis quinze ans, vivaient en effet dans l’angoisse de ne pas pouvoir les ramener de Bombay, en Inde, où ils étaient nés de gestation pour autrui – c’est-à-dire de mère porteuse, pratique illégale en France.

 
 
Fin du cauchemar
Vendredi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’il avait enfin délivré, suite à une injonction du Conseil d’Etat, des laissez-passer aux deux bébés, ainsi qu’à deux jumelles, dans une autre affaire de GPA en Inde, suite à la même décision. Un changement favorable alors que le même Conseil, dans un premier temps, avait empêché le déplacements des jumeaux en France, malgré un test ADN prouvant que Laurent était leur père. Le Conseil d’Etat avait été saisi par le Quai d’Orsay lui-même, qui s’opposait au retour des enfants en France après avoir relévé des «contradictions» entre les différentes pièces fournies et «des incertitudes quant à l’identité et la volonté exactes de la mère des enfants».
 
Après avoir vécu des mois dans une chambre d’hôtel de Bombay avec ses bébés, Laurent avait finalement dû s’arracher à eux après l’expiration de son visa touristique en Inde, avec impossibilité de revenir avant deux mois. Les bébés étaient restés auprès d’une nourrice, et les parents ne les voyaient que par webcam interposée.
 
Avenir incertain
Pour Caroline Mécary, l’avocate de cette famille, en créant une situation dramatique comme celle-ci, «il est très clair que l’objectif du ministère des Affaires étrangères est de décourager tout recours à la gestation pour autrui». Et le Quai d’Orsay, en effet, ne se cache pas de ne pas vouloir faciliter la vie de ceux qui ont choisi de faire appel à une mère porteuse à l’étranger. D’ailleurs, les laissers-passer ne sont délivrés qu’«à titre exceptionnel».
 
A l’AFP, le ministère précise avoir seulement délivré «des documents de voyage. La question de l’état-civil de ces enfants reste entière.» En clair, si la famille peut enfin être réunie, les enfants ne sont toujours pas Français. Le destin juridique de ces enfants apatrides (sans nationalité officielle) s’annonce extraordinairement complexe – à moins que la France reconnaisse enfin la gestation pour autrui, au moins la filiation des enfants nés par GPA à l’étranger…