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 d’ADHEOS

L’association "Shams" pour la dépénalisation de l’homosexualité a décidé de porter plainte contre Samir El Wafi auprès de la HAICA, jugeant son "attitude homophobe" lors de son émission diffusée dimanche sur Al Hiwar Ettounsi, avec Lazher Akremi comme principal invité.
 
À la question de Samir El Wafi: "Êtes-vous pour ou contre l’abrogation de l’article 230 du Code pénal qui criminalise l’homosexualité?", Lazher Akermi, ministre démissionnaire et membre de Nida Tounes, s’est dit contre dans l’immédiat, estimant qu’il était "encore trop tôt pour parler de ça".
 
Mais interrogé sur la possibilité qu’un ministre soit homosexuel, Lazher Akremi évoque la Grande-Bretagne à l’époque de Margaret Thatcher. "Même en Grande-Bretagne, quand l’ancien Premier ministre Margaret Thatcher a découvert l’homosexualité de son ministre de la Défense, cette affaire a fait scandale et le ministre concerné a été limogé afin de protéger les secrets d’Etat", a assuré l’ancien ministre.
 
Et c’est un Samir El Wafi tout sourire qui ironise: "Un ministre de la Défense homosexuel ça serait bien. Il peut appuyer sur le bouton de l’arme atomique et lui… je veux dire…". "J’imagine! Les tanks iraient à reculons!", répond Lazher Akremi, avant que les deux hommes et une partie du public ne se mettent à rire.
 
"Nous sommes indignés par les propos de Lazher Akermi mais encore plus par l’attitude de l’animateur qui riait et approuvait ses propos homophobes. D’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ça", a déclaré Hedi Salhy, vice-président de l’association Shams, au HuffPost Tunisie.
 
Pour appuyer sa plainte, l’association Shams se fonde sur l’article 5 du décret 116 du 2 novembre relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant création d’une Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle. "Plus précisément l’atteinte à la dignité de l’individu et à la vie privée", a ajouté M. Salhy.
 
L’attitude de l’animateur "pourrait être considérée comme une faute professionnelle", a déclaré au HuffPost Tunisie Hichem Snoussi, membre du Conseil de la HAICA.
 
"Nous avons un monitoring qui relève toutes les transgressions à l’article 5 du décret 116. La HAICA peut aussi recevoir les plaintes de citoyens offusqués par de tels propos et ainsi accélérer l’examen du cas exposé que nous traiterions alors en priorité", a ajouté ce dernier.
 
Pour Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien aux minorités, la législation tunisienne fait défaut pour condamner les propos à caractère haineux ou discriminatoire. "Nous avons déposé de nombreuses plaintes à ce sujet, mais elles n’ont jamais abouti", a-t-elle déploré.