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 d’ADHEOS

Depuis vingt jours, l’équipe gérante tenait tête à la justice en refusant de quitter les lieux. C’est maintenant chose faite: Le Troisième Lieu et les Filles de Paris, deux établissements des nuits lesbiennes parisiennes, viennent de plier bagages.
 
On la sentait approcher, l’annonce vient de tomber. Le bar lesbien parisien le Troisième Lieu, sa voisine restau-bar-club Les Filles de Paris et la boutique de disques et t-shirts My Electro Kitchen (les trois lieux, situés près de Beaubourg à Paris, sont associés et appartiennent à la même gérante) ont plié bagages et fermé leurs portes.
 
Entre dette fiscale et redressement judiciaire, Le Troisième Lieu et consorts, aux prises avec la justice, étaient menacés de liquidation depuis plus d’un an et demi (lire article). Depuis une vingtaine de jours, le tribunal de commerce de Paris leur ordonnait de quitter les lieux. «On ne fermera pas avant d’avoir soutenu notre appel, le 31 octobre, et de connaître la décision finale!», nous répondait alors Isabelle – proche de Yauss, la gérante – qui suit l’affaire de près depuis le début.
 
Les clés sont rendues
La «Cantine des ginettes armées» vient de faire volte-face. «Finalement on a rendu les clés avant-hier, nous explique aujourd’hui Isabelle, qui nous confie ne plus trop croire en une issue favorable au bar lesbien parisien. On ne voulait pas davantage envenimer les choses avec le repreneur (un bar non-LGBT, ndlr). Lui voulait absolument entrer dans les lieux étant donné que la vente est déjà validée… On ira bien sûr soutenir notre appel, et suite à cette audience le tribunal se prononcera sous quinze jours en principe.» S’il confirme sa décision, un point final sera mis à l’histoire et Le Troisième Lieu tirera définitivement sa révérence.
 
En quasiment neuf ans d’existence, le bar parisien et ses soirées auront clairement marqué leur temps. «C’est la cantine des filles, créée par des filles, mais ouverte à tous! A l’origine je ne voulais pas en faire un bar lesbien, se souvient Yauss, sa fondatrice. Le lieu a été assez hétéroclite quand on l’a ouvert, mais c’est vrai qu’aujourd’hui les filles se l’étaient accaparées».
 
«On va aller où maintenant?»
Rag a, elle aussi, vécu le lancement du Troisième Lieu. DJ résidente pendant trois ans, elle y a fait ses débuts: «C’est une famille, un concept à part, raconte-t-elle à TÊTUE. Aux débuts il n’y avait pas grand chose qui marchait mais on s’en sortait toujours! On s’est retrouvées plein de fois à poil sur le bar, c’est ça le Troisième Lieu, c’est toujours le bordel!»
 
«On va aller où maintenant?» C’est la question que beaucoup de filles se posent. Rappelons qu’aujourd’hui à Paris, la Mutinerie, le RG, le So What, le 3W, les Jacasses, le Fox, la Champmeslé, l’O’kubi ou encore le Rosa Bonheur, s’affichent comme lesbien ou lesbian-friendly.