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 d’ADHEOS

L’Autre Cercle et le cabinet Randstad ont créé un questionnaire visant à déceler les pratiques discriminantes à l’égard des salarié-e-s LGBT mais aussi à montrer les bonnes pratiques en entreprise. Leur étude souligne que l’homosexualité au travail reste encore tabou.
 
Parce qu’elle est invisible, l’homosexualité, à la différence du handicap par exemple, entraîne des discriminations difficiles à combattre. Le cabinet de recrutement Randstad et l’Autre Cercle, l’association LGBT du monde du travail, se sont donc alliés pour créer un questionnaire (le «Quick Scan») sur les pratiques des ressources humaines quant au public LGBT. L’objectif: proposer un outil pour déterminer si une entreprise est gay-friendly ou non, et les mesures à adopter pour qu’elle le soit.
 
Le nombre de jours de congés pour un mariage est-il similaire à celui d’un pacs? En cas d’événement organisé par une entreprise, les conjoints pacsés ou mariés sont-ils invités de la même façon? En tout, 45 questions de ce type ont été posées pour cette étude à 26 organismes publics et privés de toute taille (dont EDF, Orange, Monoprix, la ville de Poitiers…). Ce qui représente 1,7 million de salariés dont 800.000 en France. Précision: ces entreprises ne sont pas représentatives, elles ont été choisies justement parce qu’elles étaient pionnières. Et c’est en pointant les avancées de certaines entreprises qu’il a été possible de réaliser un mode d’emploi efficace.
 
Les entreprises privées en avance sur les pouvoirs publics ?
«On voulait s’appuyer sur des gens qui ont des choses à dire, souligne Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle. C’est bien de faire de la pédagogie, il faut rentrer dans le cœur du système, agir avec les entreprises, le tout avec des outils qu’elles comprennent. Il faut arrêter de dire que c’est compliqué.» Du côté de Veolia Eau, Catherine Lasserre, chargée de la diversité se réjouit de cet outil. «On était un peu démunis, encore plus que pour le fait religieux en entreprise. Je vois cet outil comme un levier efficace, le moyen de faire entrer le sujet de l’orientation sexuelle dans mon entreprise.»
 
Il y a encore beaucoup à faire: sur les 26 organismes interrogés, un sur deux estime qu’il est difficile de communiquer explicitement sur les discriminations subies par la population LGBT. Et pour cause, il est toujours difficile de parler explicitement de son orientation sexuelle au travail, les références à l’homosexualité étant toujours tabous, et les mots gay, lesbienne ou transgenre, peu aisément utilisés.
 
Tout bénéf pour l’entreprise
Autre constat, la réflexion sur le «gay-friendly» est liée aux questions de genre et d’égalité homme/femme, alors même que les revendications diffèrent. Par ailleurs, lorsque les organismes communiquent en interne sur les discriminations, 65% évoquent explicitement l’orientation sexuelle, mais dans plus de la moitié des cas, les règles de fonctionnement ne mentionnent pas spécifiquement l’interdiction de propos homophobes. On note aussi que si l’égalité des droits est le plus souvent garantie, la question du «congé paternité» pose problème: dans la majorité des cas, la personne pacsée ne bénéficie pas du régime en vigueur si les conjoints sont de même sexe. La loi ne reconnaissant pas les couples de même sexe, même si les responsables d’organismes public le veulent, ils ne peuvent accorder de congé à la deuxième mère ou au deuxième père.
 
«Près de 70% des français sont favorables au mariage et à l’adoption par les couples gays. On voit donc que l’entreprise est en avance sur les questions de société par rapport aux pouvoirs publics, explique Abdel Aissou, directeur général du groupe Randstad France et lauréat du «Prix de la diversité» 2011 de l’Autre cercle. C’est dans l’intérêt de chaque entreprise de le faire! Nous cherchons les meilleurs collaborateurs. Et puis, les salariés sont fiers que leur entreprise accueille la diversité.»