Condamnation des uns, silence des autres, les réactions des politiques français face aux exactions commises contre les homosexuels en Tchétchénie varient fortement.
Le 1er avril, le journal russe Novaïa Gazeta révélait l’emprisonnement et la torture d’une centaine d’homosexuels, ainsi que l’assassinat d’au moins 3 d’entre eux. Ces exactions seraient commises au sein d’au moins une « prison secrète » que plusieurs médias n’ont pas tardé à comparer aux « camps de concentration nazis ». S’il est pour l’instant difficile de connaître en détail la situation sur place, il n’en reste pas moins que cette purge anti-gay inquiète de plus en plus la scène internationale. La communauté LGBT et leurs alliés commencent à se mobiliser pour dénoncer ces violences, à l’image de la pétition lancée sur All Out et des différents rassemblements prévus à Paris et ailleurs dans le monde. Le hashtag #Chechnya100 a fait son apparition sur les réseaux sociaux pour accompagner cette mobilisation.
Les réactions des politiques français commencent également à se faire entendre, parfois timidement. C’est le cas de l’État français qui à travers un communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères se dit « préoccupée » par la situation en Tchétchénie, manquant une occasion de condamner fermement les violences dont sont victimes les hommes à l’homosexualité réelle ou supposée.
La gauche réagit, la droite « oublie »
Différents candidats à l’élection présidentielle ont également dénoncé ce qui s’apparente à une véritable chasse aux sorcières rappelant les heures sombres de l’Histoire. Dans un tweet du 11 avril, Benoît Hamon a appelé la communauté internationale à se saisir de la question.
Emmanuel Macron l’avait précédé en demandant spécifiquement à « l’Europe et à la France » d’agir « contre ces attaques ».
Hier, lors de son meeting à Lille, Jean-Luc Mélenchon a déploré la situation des personnes LGBT dans « les 75 [pays] qui répriment [l’homosexualité ] et les 13 où on peut être condamné à mort pour cette raison ». Il a évoqué plus précisément les exactions commises contre les homosexuels en Tchétchénie en dénonçant les propos inquiétants du porte-parole du leader tchétchène Ramzan Kadyrov, laissant le public sans voix :
S’il y avait de telles personnes en Tchétchénie, les forces de l’ordre n’auraient aucun problème avec elles puisque leurs proches les auraient déjà envoyées dans des endroits d’où personnes ne revient.
D’autres personnalités politiques telles que Philippe Poutou et Cécile Dufflot ont également condamné les violences à l’encontre des homosexuels en Tchétchénie.
Du côté des candidats de droite et d’extrême droite à l’élection présidentielle, le silence est assourdissant…
- SOURCE TETU