Sur la sellette à cause d’une nouvelle affaire de soirée privée, le chef de gouvernement italien a tenté de se justifier par une de ses boutades habituelles et décidément mal inspirées.
Silvio Berlusconi a pris l’habitude de répondre aux scandales par des pirouettes d’un goût souvent douteux. Et cette fois, ce sont les homos qui servent de repoussoir au chef de gouvernement italien. Mis à mal par une nouvelle affaire de soirée privée avec des jeunes femmes rémunérées, il a tenté ce matin de s’en justifier: «Je travaille depuis toujours à un rythme infernal et s’il m’arrive de temps en temps de regarder les belles femmes… eh bien il vaut mieux avoir la passion des belles femmes qu’être gay», a-t-il déclaré en inaugurant le salon de la moto dans la banlieue de Milan. Le public a manifestement goûté la saillie, si l’on en croit les applaudissements qui ont suivi les mots de Berlusconi.
«il vit à l’ère des discriminations»
«Une remarque gratuite et vulgaire qui offense non seulement les personnes homosexuelles mais aussi les femmes», a immédiatement réagi l’association de défense des droits des homosexuels Arcigay. Berlusconi «vit encore à l’âge de la pierre, pire: il vit à l’ère des discriminations raciales, sexuelles, ethniques et religieuses», a dénoncé l’un de ses plus virulents opposants, l’ex-magistrat anti-corruption Antonio Di Pietro, chef du parti Italie des valeurs.
Le chef du gouvernement est sur la sellette pour avoir organisé dans sa résidence d’Arcore près de Milan des fêtes en présence de jeunes femmes, rémunérées 5.000 euros la soirée selon la presse. Circonstance aggravante: il aurait appelé en personne la préfecture de police de Milan en mai pour obtenir la libération de l’une d’entre elles, Ruby, une Marocaine accusée de vol, qui a fêté ses 18 ans le 2 novembre. Un scandale baptisé «Rubygate» qui fait depuis plusieurs jours la Une de la presse transalpine.
«Je suis une personne joyeuse»
Silvio Berlusconi a réaffirmé mardi avoir agi de cette manière uniquement «par solidarité» alors que l’opposition de gauche estime qu’il a commis un abus de pouvoir et l’a appelé à démissionner. «Je suis une personne joyeuse, j’aime la vie et j’aime les femmes», s’était justifié il y a trois jours Berlusconi, 74 ans, devant des journalistes qui l’interrogeaient sur le Rubygate à Bruxelles en marge du Conseil européen