C’est une grande première pour la Serbie: une peine de prison a été prononcée à l’encontre d’un homme qui avait tenu des propos homophobes sur le net. Un symbole important, dans un pays qui souhaite intégrer l’Union Européenne.
La justice serbe a tranché, le verdict est tombé mercredi: un homme a été condamné à «trois mois de prison ferme ou deux ans avec sursis» pour avoir proféré des menaces contre des homosexuels sur une page Facebook intitulée «500.000 Serbes contre la Gay Pride».
L’association locale Initiative des Jeunes pour les droits de l’Homme a salué un verdict «important pour la mise en place d’une pratique judiciaire afin de punir les cas très fréquents de menaces et autres formes de discriminations sur Internet». Elle souligne néanmoins que le jugement «aurait pu être plus sévère, étant donné que Vladicic a écopé de la peine la plus clémente prévue pour ce type de délit».
Affrontements
En novembre dernier, c’était Dragan Markovic, député-maire de la ville de Jagodina dans le centre du pays, qui avait été rattrapé par la justice pour des propos discriminatoires à l’encontre de la communauté homosexuelle. Saisi par des associations des droits de l’Homme, un tribunal de Belgrade avait reconnu un acte de grave discrimination et enjoint M.Markovic de ne plus se livrer à de tels propos.
En 2010, la Gay Pride avait été suivie de très violents affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes radicaux homophobes, qui avaient fait plus de 150 blessés (lire notre article). Pour des raisons de sécurité, les autorités serbes ont annoncé en octobre dernier l’annulation du défilé de cette année.
Candidat à l’UE
Depuis plusieurs années, la Serbie multiplie les signaux en direction de l’Union européenne pour obtenir son intégration. Ces condamnations, comme les efforts de conciliation avec le Kosovo et la récente arrestation de Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, contribuent à améliorer l’image du pays auprès de l’Union, qui devrait lui accorder le statut officiel de candidat aujourd’hui.
- Source TETU
