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 d’ADHEOS

Les autorités serbes rechignent à protéger la marche LGBT prévue samedi. Sa dernière édition avait été l’occasion pour les milieux nationalistes et les hooligans de semer le chaos dans la capitale.
 
Le gouvernement serbe fait planer le suspense sur la tenue de la Gay Pride, prévue samedi dans la capitale. A quatre jours de l’événement, le premier ministre, également en charge de l’intérieur, Ivica Dacic, a indiqué qu’il rendrait sa décision sur la base d’une «évaluation des risques» que doivent lui procurer les services de sécurité. Lundi, il avait critiqué les organisateurs de la marche, les accusant de provoquer les extrémistes avec une exposition liant Jésus et les personnes LGBT. Il n’a pas hésité à faire le parallèle avec les violences dans les pays arabo-musulmans après la diffusion d’extraits d’ «Innocence of Muslims».
 
Le comité d’organisation a fait savoir aujourd’hui qu’il «ne resterait pas les bras croisés» en cas d’interdiction, et que l’événement se tiendrait dans un lieu fermé. De son côté, le mouvement ultraconservateur Dveri, épinglé pour son soutien aux émeutiers lors des dernières éditions, a appelé ses militants à «tout faire pour stopper la parade, en utilisant des méthodes non-violentes de désobéissance civile». Il a précisé que cela s’appliquait également aux autres événements prévus sous l’égide de la Pride, relève le site de la radio B92.
 
Atteinte aux libertés
Amnesty International et l’ILGA-Europe ont cosigné un appel aux autorités serbes afin qu’elles s’engagent à assurer la sécurité du défilé. L’an dernier, la parade avait été annulée. Raison officielle: des «menaces» émanant de groupes extrémistes. «Toutefois, peu de leurs auteurs avaient été identifiés et il s’en était suivi peu de poursuites», notent les deux organisations. Elles enjoignent Belgrade de ne pas interdire la Pride, ce qui constituerait une atteinte aux libertés de réunion et d’expression.
 
Il y a deux ans, la marche LGBT avait donné lieu à des scènes de chaos dans Belgrade. Des supporters de football avaient saccagé le centre-ville pendant plusieurs heures, pillant au passage plusieurs magasins. On avait dénombré plus de 170 blessés, des policiers pour la plupart.