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 d’ADHEOS

Un agent du ministère sénégalais de l’Éducation a été "relevé de ses fonctions" pour avoir fait plancher de futur·es candidat·es à l’épreuve d’anglais du baccalauréat sur un sujet autour de l’homosexualité, bien qu’il ait présenté ses excuses, a-t-on appris mardi 2 juin auprès du ministère.
 
Un agent du ministère de l’Éducation du Sénégal a été écarté pour avoir fait un sujet autour de l’homosexualité à l’épreuve d’anglais du baccalauréat. La presse au Sénégal avait fait ce weekend sa Une sur ce texte soumis à des élèves de terminale de l’académie de Rufisque, près de Dakar, à titre d’examen blanc les préparant au baccalauréat.
 
Le texte est un passage de More Tales of the City (Nouvelles Chroniques de San Francisco), de l’écrivain contemporain américain Armistead Maupin, lui-même militant de la défense des droits LGBTI+, dans lequel un personnage informe sa mère de son homosexualité.
 
Ousmane Baldé, coordonnateur du volet "anglais" du Centre régional de formation des enseignants à Rufisque, a reconnu dans une vidéo reçue mardi 1er juin par l’AFP avoir transmis ce texte aux professeurs chargés de faire passer l’épreuve d’anglais.
 
Mais il a assuré qu’il s’agissait d’une "erreur" commise au moment de la sélection des fichiers à envoyer, et qu’il avait joint "par mégarde" un texte "qui ne se prêtait pas au contexte" sénégalais, pays musulman à 95 % où l’homosexualité largement considérée comme une déviance occidentale.
 
Dans cette vidéo où il présente ses excuses pour avoir "fauté", Ousmane Baldé se défend de tout lien avec des associations LGBTI+. Il dit avoir pris part à une récente manifestation pour réclamer la criminalisation de l’homosexualité.
 
Après avoir été entendu lundi par les autorités académiques, Ousmane Baldé "a été relevé de ses fonctions" de responsable de la formation des professeurs d’anglais dans l’académie de Rufisque, a déclaré mardi à l’AFP un responsable du ministère de l’Éducation.
 
La loi sénégalaise punit les "actes homosexuels" de peines d’un à cinq ans de prison. Le Code pénal parle d’"acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe", sans en faire un crime.
 
Le président Macky Sall, dont le pays est souvent cité en exemple d’État de droit en Afrique, a toujours invoqué les spécificités culturelles sénégalaises pour refuser une dépénalisation de l’homosexualité, y compris devant des dirigeants étrangers.