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 d’ADHEOS

Deux prêtres dénoncent un "lobby gay" au sein du clergé orthodoxe. Le patriarcat de Moscou fait la sourde oreille face à ce qui apparaît comme un scandale sexuel sans précédent en Russie.
 
La ville d’Oulianovsk, située à 900 km à l’est de Moscou, est le théâtre d’un scandale sexuel qui ébranle la puissante église orthodoxe russe.
 
Le 23 juillet dernier, le métropolite Anastase (photo) a été conspué par ses fidèles alors qu’il s’apprêtait à célébrer son premier office. Ce prélat est poursuivi par la rumeur depuis 2013, lorsqu’il a été mêlé à une affaire de harcèlement homosexuel.
 
Deux prêtres orthodoxes locaux, Ioan Kossykh et Georgui Roschupkine, mène depuis campagne contre le sulfureux métropolite.
 
"Lorsque j’ai appris sa nomination, je suis tombé des nues", écrit Ioan Kossykh sur son blog. "Comment peut-on nommer un homme possédant une réputation aussi terrible dans notre communauté?", demande-t-il.
 
Alors qu’il réclame des explications, sa requête a été rejetée par la hiérarchie qui maintient son soutien inconditionnel à Anastase.
 
L’affaire a par ailleurs été soigneusement ignorée par les chaînes de télévision officielles russes et la presse.
 
Derrière cette affaire, se profile le spectre d’un "lobby gay" au sein de l’église ortodoxe toute entière.
 
"L’existence d’un lobby gay au sein du clergé ne fait aucun doute", affirme Elena Volkova, une spécialiste du monde orthodoxe dans le journal suisse Le Temps.
 
"Personne ne sait au juste quelle est son importance, mais tous en ont peur. Les violences sexuelles contre les jeunes séminaristes ne sont pas un phénomène nouveau, mais il est absolument tabou. Ceux qui le dénoncent sont implacablement pourchassés et terrorisés. D’un autre côté, l’appartenance à ce lobby permet une montée rapide dans la hiérarchie épiscopale", soutient-elle.
 
Selon Elena Volkova, "la campagne violemment homophobe menée par le patriarcat contre les homosexuels est destinée à détourner l’attention de leurs propres penchants".
 
Les liens très serrés entre le clergé orthodoxe et Vladimir Poutine garantissent par ailleurs la mansuétude de la justice russe envers le clergé, même fautif de harcèlement sexuel.
 
Pour preuve, si une enquête criminelle a été ouverte à Oulianovsk, ce n’est pas contre le métropolite Anastase, mais contre les deux prêtres dissidents qui dénoncent ses turpitudes sexuelles.