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 d’ADHEOS

 Depuis qu’ils ont été invités par un club hétéro à disputer un match contre l’homophobie le 13 novembre à Nanterre, les Gaillards parisiens, le club gay-friendly de la capitale, sont sous les feux des projecteurs. Et si une nouvelle fois le rugby montrait la voie?
 
 En cette fin de matinée, à quelques encablures de l’INSEP, la fabrique à champions du Bois de Vincennes, placages, mêlées et courses ballon en main se succèdent. Sur ce terrain du Polygone, les Gaillards parisiens, le club de rugby gay-friendly de la capitale, ne ménagent pas leur peine à l’entraînement. Car ce week-end comme toute l’année, ils disputent un match important. il compte très officiellement pour le championnat encadré par l’Association France Folklo Rugby, créée en 1996, qui prône la «tolérance», le «fair-play» et bannit «la championnite». De belles paroles traduites par des actes en l’occurrence, puisque le 13 novembre dernier, les Gaillards ont disputé face aux Gringalets de Nanterre, l’équipe loisirs de l’Entente Sportive de la préfecture des Hauts-de-Seine, un match contre l’homophobie.
 
«Cette idée est venue de Nicolas, l’entraîneur des Gringalets, suite à l’affaire du Créteil Bébel qui nous avait fait pas mal parler, explique Jérôme, l’un des Gaillards. L’ambiance pendant le match était super, il y avait des supporters des deux équipes, les familles, les enfants, les femmes et les copains des joueurs. Les gens étaient là, ça discutait, on a même pris le goûter ensemble après car les Gaillards, c’est un club familial, mais… un peu différent (sourire)! Le rugby, c’est super bon enfant. Dans la discussion, tu peux toujours avoir quelqu’un qui te dit: ah ouais, t’es pédé, c’est vrai?» Lutter contre l’homophobie ordinaire en passant par l’épreuve du terrain, c’est le credo défendu par le club fondé en 2004 «à la base par des gays qui en troisième mi-temps voulaient pouvoir amener leur copain et pas "madame"!», détaille Jérôme.
 
Des soutiens venus de New York et Detroit
Le coming-out de Gareth Thomas, puis l’émission de radio «Je t’aime pareil», ont contribué, assurent les Gaillards, à préparer le terrain pour un tel match, notamment dans les médias généralistes qui, du quotidien régional à la presse institutionnelle en passant par le journal de référence du rugby, ont relayé l’événement. «On est peut-être en train de créer quelque chose, se réjouit-on du côté des Gaillards. Nous sommes par exemple en train de travailler avec le Paris Foot Gay afin de développer la Charte contre l’homophobie dans le sport au sein de notre fédé folklo.»
 
Ce match contre l’homophobie a également été salué par la Fédération sportive gaie et lesbienne (FSGL) ainsi que par un certain nombre de clubs affiliés. Mais d’autres soutiens plus inattendus ont également afflué sur le site internet des Gaillards: «On a reçu des félicitations des mecs de New York et de Detroit qui font partie de l’IGRAB, la fédération internationale de rugby gay!», s’enthousiasme Jérôme. Et le mouvement se propage, assure-t-il. «Il y a l’envie de faire des choses de ce genre chez Entre2Basket par exemple, ou encore chez les Dérailleurs et les FrontRunners». Et l’on se prend déjà à rêver d’un avenir proche dans lequel l’homophobie dans le sport ne serait plus qu’un très mauvais souvenir.