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 d’ADHEOS

Des manifestants ont interrompu jeudi à Bucarest la projection d’un film roumano-serbe accusé de "faire la publicité de l’homosexualité".
 
Un groupe de jeunes spectateurs cagoulés a perturbé, notamment en diffusant de la musique, le début de la séance programmée au Musée du paysan roumain. Ils ont ensuite été évacués par la police, et la projection a pu reprendre.
 
Peu avant, à l’extérieur du musée, une trentaine de personnes, se revendiquant d’une association religieuse orthodoxe, avaient manifesté pour "défendre les valeurs millénaires de la nation roumaine". "Je proteste contre cette forme de propagande pro-gay dans un édifice symbole de la spiritualité du paysan roumain, qui n’a rien à voir avec cette idéologie", a déclaré à l’AFP une manifestante, Anda Barbulescu.
 
Le film visé, "Soldati. Poveste din Ferentari" (Les soldats), est une co-production roumano-serbo-belge sortie en 2017, réalisée par la Serbe Ivana Mladenovic, qui raconte l’histoire d’amour entre un anthropologue et un ancien détenu rom.
 
Dimanche soir, des manifestants avaient interrompu la projection dans cette même salle du film "120 battements par minute" du réalisateur français Robin Campillo, fresque sur les années sida en France vues à travers le combat de l’association Act Up et Grand prix du jury au 70e festival de Cannes.
 
La direction du Musée a défendu dans un communiqué sa décision de diffuser des films "sans censurer leur contenu" et rappelé que "la liberté d’expression est l’un des principaux acquis de la démocratie roumaine" après le renversement du régime communiste fin 1989.
 
En Roumanie, pays de tradition orthodoxe aux moeurs conservatrices, l’homosexualité a été dépénalisée au début des années 2000.