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 d’ADHEOS

C’était le 11 janvier 2012. La victime est depuis tombée dans la dépression et a perdu son travail.
 
« Sale pédale ! Gros pédé ! » Des injures reçues en plein visage. Comme une gifle. Il est 19 heures, ce 11 janvier 2012, quand Stéphane (1) vient de quitter la salle de sports et fait un détour à la pizzeria Gambetta, à Rochefort. Quand il tombe nez à nez avec un individu éméché et provocateur. Les insultes pleuvent. « Mais mon client a eu l’intelligence de ne pas répondre », selon la version de son avocate Me Catherine Molle, hier, à l’audience du tribunal de police de Rochefort. Le gérant de l’établissement tente de mettre son client irascible à la porte. En vain.
 
Mais la résistance de la victime a ses limites. À bout, il s’énerve. « J’ai mal réagi, je lui ai dit d’aller se faire voir dans un pays où les droits des homosexuels ne sont pas respectés », explique la victime, avant l’audience.
 
Selon le rapport d’enquête, il l’aurait traité de « sale Tunisien ». L’individu devient violent, plaque son adversaire au sol. « Il m’a dit je vais te tuer », raconte la victime qui doit son salut à un client du restaurant venu s’interposer. Un an après, il porte encore des stigmates au visage de cette triste soirée.
 
« Je n’osais plus sortir » 
L’agresseur est embarqué par les policiers et entendu au commissariat. Il reconnaîtra les faits. Il était hier absent de l’audience. « Je crois qu’il a déménagé », avance la victime.
 
Si le tribunal de police s’est penché sur l’agression, les propos homophobes n’ont pas été retenus. « C’est scandaleux », juge la victime qui veut saisir la Halde et Adheos, une association de défense des homosexuels. Après l’agression, c’est la descente aux enfers. Troubles, angoisses, dépression. « Je n’osais plus sortir de chez moi, j’avais peur de tomber sur mon agresseur, surtout dans une ville de la taille de Rochefort. J’ai eu un arrêt de travail de quatre mois. »
 
Dans la foulée, l’agent immobilier perd son job « pour abandon de poste ». « J’étais dans l’immobilier pour pharmacies. Je n’ai pas retrouvé de travail depuis. » Traumatisé. « J’y pense le matin. »
 
Son avocate a demandé 1 000 euros de dommages et intérêts pour les violences physiques, 500 euros pour le préjudice moral et une indemnité de 1 000 euros.
 
Après délibération, le tribunal condamne l’agresseur à 250 euros d’amende, 500 euros pour le préjudice physique, 250 euros au titre du préjudice moral et 600 euros d’indemnité.
 
(1) Le prénom a été changé.