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 d’ADHEOS

 «Rien n’autorise une justice quelconque à frapper de sanctions un comportement sexuel librement consenti entre adultes.» Robert Badinter est catégorique et ferme, une nouvelle fois, dans l’entretien qu’il a accordé ce matin, mercredi 2 novembre, à RFI.

 
 
Comme toujours lorsqu’il s’exprime sur la pénalisation de l’homosexualité, l’ancien président du Conseil constitutionnel, interrogé sur les arrestations d’homos présumés au Cameroun, ne mâche pas ses mots.
 
 «On voit s’exercer dans cette répression – qui revêt dans certains cas la forme véritable d’une persécution – une hantise homophobe, une passion secrète et détestable qui fait qu’on ne supporte pas ceux dont on considère qu’ils n’ont pas les mêmes mœurs que vous, a-t-il estimé après avoir rendu hommage à l’avocate Alice Nkom. (…)
Quand vous voyez inscrit dans les textes des peines dont certaines sont atroces (…), on ne peut pas ne pas être révolté. Et je trouve qu’à cet égard, il règne une résignation suspecte et à mes yeux intolérable. Je ne cesse d’appeler à un mouvement d’opinion profond: on ne doit pas condamner ceux qui n’ont pas les mêmes comportements que la majorité dans le cadre de la libre disposition de leurs corps par des adultes consentants.»
 
Pour lui, le meilleur moyen de lutter, c’est de «rappeler les évidences»: «Chacun est libre de son corps, chacun est libre d’en disposer comme il l’entend, nul ne saurait imposer à autrui sa violence sexuelle, mais nul ne saurait dicter à quelqu’un ce qu’il doit avoir comme comportement sexuel. Le mot de liberté retrouve ici toute sa force.»