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 d’ADHEOS

Le Parlement de la République turque de Chypre Nord (RTCN),l’entité du nord de l’île de Chypre reconnue par la seule Turquie, a voté aujourd’hui un projet de loi décriminalisant les relations homosexuelles, jusque-là passibles d’une peine de cinq ans prison.
 
Autorisée en Turquie comme dans la République de Chypre, l’homosexualité restait interdite en RTCN, pays à grande majorité musulmane, où les relations de même sexe étaient considérés comme un crime par une loi qui les décrivait comme des "rapports contre-nature". Cette loi héritée de l’empire britannique continuait à être appliquée, entraînant plusieurs arrestations ces dernières années. Des poursuites sont en cours devant la Cour européenne des droits de l’Homme contre cette criminalisation.
 
Le texte a été voté à l’initiative de la gauche au pouvoir, et en l’absence du principal parti d’opposition. Il a déclenché plusieurs semaines de débat au sein de la société chypriote turque.
 
Aujourd’hui, une dizaine de personnes a manifesté devant le Parlement au moment du vote, critiquant cette loi qui "va à l’encontre de notre culture" selon les protestataires. Des partisans de la loi ont assisté aux débats. Lors du même vote, le Parlement a modifié des articles concernant les viols et agressions sexuelles, et renforcé les mesures contre les abus sexuels envers les enfants et les handicapés mentaux.
 
L’île méditerranéenne est coupée en deux depuis l’intervention en 1974 de l’armée turque, en réaction à un coup d’État fomenté par des nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher l’île à la Grèce.
 
Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.
 
L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).
 
Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le référendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.
 
Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve politiquement et économiquement isolée sur la scène internationale.
 
Devant le soutien massif de la population chypriote turque au référendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.