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 d’ADHEOS

Le site Konbini France a publié un reportage sur la situation des homosexuels en Tunisie en allant à la rencontre des victimes de la loi 230 du Code pénal qui punit l’homosexualité de trois ans d’emprisonnement.
 
Le reportage a été réalisé à Tunis. Les reporters ont recueilli le témoigne de Nidhal, 29 ans, qui a été emprisonné pour homosexualité. Le jeune homme raconte qu’il a été insulté par les policiers, isolé en prison et harcelé sexuellement par ses co-détenus. Ancien arbitre de football de haut niveau, Nidhal s’est retrouvé au chômage après avoir purgé sa peine. On refuse de l’employer à cause de ses antécédents judiciaires, déplore-t-il.
 
Autre histoire, celle d’un jeune homme victime de viol qui est allé porter plainte contre son agresseur et s’est retrouvé parmi les coupables, accusé d’homosexualité. Il dit être rejeté depuis par sa famille, frappé régulièrement par son père. Il s’est confié sur sa "haine" du pays et ses envies suicidaires.
 
Konbini a interrogé à ce propos Mounir Baatour, avocat et président de l’association Shams, qui a expliqué qu’il déconseille à ses clients "efféminés" ou que la police peut soupçonner d’homosexualité de ne pas porte plainte quand ils sont victime de vol ou viol ou autres afin de ne pas être jetés en prison pour homosexualité.
 
Le reportage évoque la division de la société tunisienne à propos de ce sujet, tout en dénonçant l’"aggravation" de la situation des homosexuels en Tunisie avec la vague d’arrestations les visant depuis la chute de Ben Ali et "la monté en puissance des islamo-conservateurs", expliquent-ils. On y insiste toutefois sur l’activisme des associations LGBT en Tunisie, en prenant l’exemple de la radio de l’association Shams.
 
Fait rare, un artiste tunisien a accepté de se confier sur son homosexualité. Il s’agit du designer Achraf Baccouch. Ouvrant les portes de son atelier, il ne cache pas son orientation sexuelle mais dit être obligé de s’adapter à la société tunisienne en n’ayant pas des relations intimes en Tunisie afin de ne pas risquer la prison. Achraf Baccouch plaide pour l’acceptation de cette frange de la société: "On est des Tunisiens (…) Laissez nous une petite place parmi vous", a-t-lancé.