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 d’ADHEOS

«L’Express» publie un pastiche de contrat de mariage entre deux hommes daté de 2007 et signé par la leader de la fronde contre le mariage pour tous. Contactée par «Libération», l’intéressée dément toute contradiction et plaide «l’humour et la fête».
 
Frigide Barjot prise en flagrant délit de double discours. La pasionaria catholique anti-mariage gay aurait-elle changé d’avis entre 2007 et 2012 ? Vendredi, l’Express a exhumé un contrat de mariage fictif entre deux hommes, dédicacé à l’époque par Barjot. «Tous nos voeux, mille baisers», écrit-elle à l’encre bleue en bas de ce document établi le 13 juillet 2007 à L’Etoile, une boîte de nuit du XVIe arrondissement de Paris.
 
L’une des figures anti-mariage pour tous assiste alors à un simulâcre de mariage gay entre le conseiller général Jean-Luc Romero, homme politique et militant de la cause homo, et un certain Christophe. Jean-Luc Roméro remplit ce «certificat», dédicacé ensuite par Frigide Barjot. «C’était une soirée amusante et pastiche», se défend aujourd’hui cette dernière, contactée par Libération. Et d’ajouter : «J’ai même célébré des mariages non-officiels en boîte de nuit en 1998 au moment du pacs. C’est une parodie, ce n’est pas un mariage en mairie ce contrat», se justifie-t-elle. «Tant que [ces mariages sont] de l’ordre de la fête il n’y a absolument aucun souci».
 
La révélation de ce document à huit jours de la manifestation anti-mariage pour tous crée des remous dans son propre camp. Une personne influente du mouvement des antis citée par l’Express confie que Barjot «cherche surtout à prendre la lumière». Réplique de l’interessée : «Qu’il la prenne, lui, la lumière». Les catholiques intégristes de toute façon «ne font pas partie de mon camp», précise-t-elle. Barjot ne redoute pas les réactions. «Je suis parodiste dans la vie, tandis que le 13 janvier c’est du sérieux, on ne rigole plus sur le projet de loi», martèle-t-elle, sans craindre ses propres contradictions : «Je suis pour l’union amoureuse homosexuelle, mais pas pour la filiation».