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 d’ADHEOS

 Deux personnages différents, l’un d’extrême-gauche et l’autre centriste, hauts en couleur, évoquent les questions LGBT dans le nouveau numéro du magazine. Des échanges qui donnent lieu à quelques surprises…
  
Pour son numéro d’été, TÊTU met les bouchées doubles dans sa série d’interviews politiques. Après Hervé Morin (n°164), Eva Joly (n°165), Arnaud Montebourg et Manuel Valls (n°166) et Nicolas Hulot (n°167), ce sont deux hommes politiques très différents que le magazine consacre une grande interview.

   
Tout d’abord le centriste Jean-Louis Borloo, président du Parti radical valoisien, qui a annoncé son soutien au mariage des couples homos à l’occasion du débat à l’Assemblée nationale, la semaine dernière (lire article). Celui qui doit officialiser à l’automne sa candidature à l’élection présidentielle se prononce clairement en faveur du mariage et de l’adoption par les couples homosexuels. «Je souhaite l’ouverture du mariage aux couples homosexuels avec toutes les conséquences de celui-ci: la famille, les droits, les devoirs…», dit-il dans notre interview où il s’explique longuement sur ses engagements.
 
Il refuse de faire le lien entre sa culture catholique et sa vision d’une société laïque, engagement du Parti radical et qui signifie «l’égalité totale et absolue». Interrogé notamment sur la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples homosexuels, par exemple, il finit par répondre oui: «Si vous dites non, c’est que quelque part vous n’êtes pas convaincu que c’est le même amour, que ce sont les mêmes difficultés, et qu’au fond ce n’est qu’une convenance, c’est une égalité acceptable, mais pas totale.»
 
 Vif échange
Autre ambiance au Parti de gauche, avec son co-président, Jean-Luc Mélenchon. Celui qui vient d’être désigné candidat à la présidentielle pour le Front de gauche est un militant de longue date de la cause homosexuelle – sénateur socialiste de l’Essonne, c’est lui qui avait déposé, dès 1990, la première proposition de loi pour un partenariat civil destiné aux homosexuels. Dans notre interview, il revient sur sa longue réalisation des besoins des couples homos («J’étais totalement étranger à cette thématique (…) ça ne me concernait pas.», dit-il avant d’expliquer comment son engagement auprès de François Mitterrand l’a amené à s’intéresser à ces questions).
 
Il milite avec réticence pour le mariage (L’idée même du mariage me dépassait. Mais il faut avoir le choix. Je soutiens donc l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homos»). Sur la PMA, il avoue que «Le Parti de gauche y est favorable. Moi j’en suis le porte-parole et c’est une situation confortable pour moi, ils ont tranché à ma place». Mais la question du coming out dans le monde politique donne lieu à un vif échange avec notre journaliste, où l’on retrouve la verve et le non-politiquement correct du personnage médiatique de M. Mélenchon…