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 d’ADHEOS

Hier à l’ONU, Najat Vallaud-Belkacem et Ban Ki Moon ont fait rappeler leur intention de faire aboutir la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Paris accueillera en 2013 une conférence européenne sur la question.
 
Même sur la scène internationale, Najat Vallaud-Belkacem fait de l’égalité des droits une priorité. A New-York pour participer à l’ONU à une réunion sur la lutte contre l’homophobie, la ministre du Droits des femmes et porte-parole du gouvernement a évoqué son intention de faire avancer l’objectif d’une dépénalisation universelle de l’homosexualité, en présence de Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU et du chanteur ouvertement gay Ricky Martin. Il s’agit d’ «avancer pas à pas vers une résolution à l’Assemblée générale» de l’ONU, a précisé la ministre.
 
Une conférence à Paris
Pour cela, la France accueillera fin mars 2013, à Paris, une conférence européenne dans l’objectif d’une dépénalisation universelle. De telles réunions doivent être organisées «dans chaque région du monde courant 2013», a-t-elle déclaré à la presse, rappelant que près de 70 pays interdisent l’homosexualité et que, dans sept pays, elle est toujours passible de peine de mort.
 
La réunion de Paris, a-t-elle indiqué, rassemblera 56 pays du continent européen ainsi que des ONG et le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, afin de «mieux connaitre les violations commises contre les personnes LGBT (lesbiennes, gay, bisexuelles et transexuelles) là où elle se produisent, même en Europe malheureusement, et mieux les combattre».
 
L’engagement de Ban Ki Moon
L’Ukraine et le Malawi étaient dans la ligne de mire de Ban Ki Moon, qui les a sévèrement critiqués pour leur répression de l’homosexualité. Qualifiant l’homophobie de «scandale» et d’«injustice», il a souligné que «dans un certain nombre de pays, dont l’Ukraine, des lois ont été proposées qui criminaliserait la discussion publique de l’homosexualité, ce qui rendrait illégale une réunion telle que celle-ci.» Une forte position, confirmée quelques minutes plus tard: "Je le dis haut et fort: les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ont les mêmes droits que les autres".
 
«Il n’est pas question de créer de nouveaux droits, mais bien de garantir que les droits de l’Homme s’appliquent à tous, dans la réalité, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre», a confirmé la ministre française. «Aucun pays n’est exempté de progresser dans le respect de ces droits», rappelant qu’en France, «les personnes LGBT sont encore l’objet d’un certain nombre de discriminations et de violences».
 
La «course à l’échalote»
Des violences et des discriminations exacerbées avec le débat sur l’ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe. Interrogée en conférence de presse sur l’ampleur des manifestations hostiles au projet, Najat Vallaud-Belkacem a estimé que «le nombre de manifestants dans les rues est peut-être aussi le reflet d’un certain nombre de fantasmes qui ont été propagés, y compris par l’opposition», comme l’idée que les mots «père» et «mère» disparaîtraient du Code civil.
 
«On a eu une radicalisation du propos politique dans un contexte de bataille interne au sein de l’UMP», a-t-elle affirmé, faisant allusion à la guerre des chefs à l’UMP entre François Fillon et Jean-François Copé. «Le principe, c’était la course à l’échalotte (…) pour radicaliser le plus possible son propos», a-t-elle ajouté. «Il me paraît naturel que sur un sujet comme celui-là (..) il y ait des interrogations et des avis différents», a-t-elle cependant estimé, rassurant que «le gouvernement est extrêmement attaché à ce projet de loi» et le calendrier de son adoption «restera inchangé».