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 d’ADHEOS

En Autriche, la ministre a indiqué qu’elle ne compte pas inclure la procréation médicale assistée dans sa loi, et que celle-ci ne comptait pas parmi les engagements de François Hollande.
C’est lors d’un déplacement hier à Vienne, en Autriche, où elle se rendait à la conférence des ministres de la Justice du Conseil de l’Europe que Christiane Taubira a eu l’occasion de s’exprimer à nouveau sur le projet de loi qu’elle avait dévoilé dans le journal La Croix. La procréation médicale assistée (PMA) pour les couples lesbiens n’en fait pas partie, annonçait-elle, tandis qu’
dans son interview à TÊTU. Et, malgré
par cette annonce, la garde des Sceaux persiste et signe.
 
Parole présidentielle
Plus encore: elle assure que François Hollande ne s’est pas engagé sur cette question lors de la dernière campagne présidentielle. «Relisez ses 60 engagements pour la France», indique-t-elle. «L’engagement 31, c’est une seule ligne. La PMA n’y figure pas.» Dans le document, le futur président s’engage en effet uniquement à ouvrir «le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels». Il ne parle pas de PMA.
 
Mais à de nombreuses reprises, en-dehors de cette liste de 60 engagements, celui qui allait devenir président de la République s’était exprimé en faveur de la PMA. Dans son interview à TÊTU (relire ici), il assurait son soutien: «Aux conditions d’âge, bien sûr. Je suis très précis là-dessus. Il faut que ce soit un projet parental. Et je suis aussi très soucieux du respect de l’anonymat du don des gamètes.» Promesse relayée par George Pau-Langevin devant l’APGL, ou Najat Vallaud-Belkacem au meeting des associations LGBT (revoir la vidéo), et incluse dans le projet socialiste pour l’élection présidentielle.
 
«La PMA n’y figure pas»
«En l’état actuel, non, ce n’est pas inclus dans le projet de loi» qui sera soumis à l’arbitrage du président de la République, confirme donc Christiane Taubira devant une poignée de journalistes. La déclaration de la ministre semble très claire. Or, les consultations dans les différents ministères sont loin d’être terminées… L’affaire serait-elle jouée d’avance?
 
Pour Christiane Taubira, la question de la PMA «fait partie du débat, on discute, j’ai mes propres convictions personnelles. Mais en tant que ministre de la Justice, ce qui m’importe, c’est de mettre en œuvre la parole présidentielle». La ministre, qui se dit «très à l’écoute», affirme en outre que la France n’est pas aussi enthousiaste qu’on ne le dit à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux homos. «Je peux vous assurer que je parle à beaucoup de gens. Lorsqu’on rentre dans les détails, nos concitoyens ne sont plus si favorables que les sondages ne le laissent croire», assure-t-elle.
 
Arbitrage ou amendements?
Interrogé par TÊTU, Nicolas Gougain, le porte-parole de l’Inter-LGBT «déplore» que la ministre rejette la PMA du projet de loi, mais il ne se dit «plus surpris» de sa part. «Tout va se jouer aux arbitrages du chef de l’Etat» d’ici la présentation du projet de loi en conseil de ministres, désormais fixée au 31 octobre. Plusieurs députés, dont Bernard Roman (PS, Nord) ont annoncé qu’ils déposeraient des amendements pour la PMA ensuite, mais le militant prévient: «Ce sera plus compliqué que de partir d’un projet qui englobe cette question.»
 
Du côté de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), on se prépare à accepter que la question de la PMA ne soit pas incluse dans le projet qui sera débattu au printemps… sous réserve qu’un engagement soit pris pour une révision des lois de bioéthique et un vote ultérieur. «Un engagement sans aucune réserve!» prévient Dominique Boren, co-président de cette association, également entendue par le gouvernement lors des consultations. «On veut que la PMA soit ouverte à toutes les femmes», martèle-t-il.