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 d’ADHEOS

Le président nouvellement élu de la Pologne, Andrzej Duda, a opposé son veto à la loi sur l’identité de genre adoptée cet été par les deux chambres du parlement polonais Le texte de loi sur le changement d’état civil avait passé les étapes de la Chambre basse (Sejm) le 23 juillet puis du Sénat le 7 août, mais un veto du chef de l’Etat Andrzej Duda vendredi 2 octobre aura eu raison de ce qui aurait pu être une véritable avancée pour les droits des personnes transsexuelles en Pologne.
 
La proposition de loi était portée par la députée transgenre Anna Grodzka, et aurait permis aux personnes trans’ de faire modifier leurs papiers d’identité sous trois conditions: être citoyen polonais, être célibataire, posséder deux confirmations différentes prouvant que la personne demandeuse est «d’une identité de genre différente que le genre qui lui a été assigné» faites par un psychologue, un psychiatre ou un sexologue. Actuellement, comme le décrit ILGA Europe, les personnes transgenres polonaises doivent subir une procédure judiciaire douloureuses et stressantes, et d’endurer une longue période d’attente pour obtenir une décision favorable pour leurs droits. «J’ai voulu croire que puisque la campagne d’Andrzej Duda clamait qu’il serait le président sur tous les fronts, il aurait compris que cette loi ne fait pas de mal à la majorité, mais au contraire aide une petite minorité, qui a vraiment besoin d’une nouvelle loi, a déploré Lalka Podobińska, vicé-présidente de l’association Trans-Fuzja. J’ai voulu croire que ses intentions étaient d’aider ceux et celles qui en ont besoin.
 
Pour moi, le président a échoué à son examen d’humanité. Il a nié aux personnes trans’ le droit de vivre en accord avec leur identité de genre.» Si l’organisation avait relevé quelques lacunes dans le texte de loi, elle soutenait néanmoins cette avancée et désapprouve aujourd’hui sans réserve la décision du chef de l’Etat: «Il est très triste qu’après avoir réussi à dépasser l’opposition du Parlement à la fois à la Chambre basse et au Sénat, nous soyons finalement battus par le manque d’empathie du président. Nous sommes désormais d’accord pour dire que la conception des droits humains d’Andrzej Duda n’est pas de celle que l’on peut accepter.»