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 d’ADHEOS

Jeudi, deux corps ont été découverts dans une maison de Saint-Martin. On sait désormais qu’il s’agit d’un homme qui aurait étranglé son ex-compagne avant de se suicider
Au 33 de la rue Michel-Roulland, dans le quartier Saint-Martin à Périgueux, les volets bruns de la maison au crépi ocre sont restés ouverts. Seul un scellé apposé sur la porte d’entrée témoigne du terrible huis clos qui s’y est joué jeudi après-midi : « Homicide volontaire ».
 
C’est ici que Magalie Perrier et Patrick Neild ont perdu la vie, laissant derrière eux deux fillettes, Zoé et Mahault, respectivement 10 et 4 ans. Quand la police a découvert la scène, peu après 19 heures, elle est tombée sur un tableau morbide. Dans le couloir, une femme gisait au sol avec, derrière elle, la dépouille d’un homme mort par pendaison, un lien noué à la rambarde de l’escalier, à côté d’un escabeau.
 
Elle le quitte pour une femme
 
En début d’après-midi, Magalie Perrier, 42 ans, avait décidé de se rendre chez son ex-concubin, Patrick, 44 ans, pour lui annoncer qu’elle le quittait définitivement pour une femme.
 
Depuis quelques mois déjà, l’un et l’autre ne vivaient plus sous le même toit. Certains témoins ont assuré qu’il « ne vivait pas bien cette séparation », souligne Jean-François Mailhes, procureur de Périgueux en charge du dossier.
 
C’est donc un peu avant 13 heures qu’elle est arrivée chez lui. Jusqu’à 19 heures, rien n’a filtré de l’habitation. C’est à cette heure-là que la police nationale a reçu deux appels. D’abord celui de la nouvelle compagne de Magalie, inquiète de ne pas la voir revenir, puis un autre de la mairie qui avait été alertée que personne n’était venu chercher Zoé et Mahault à la garderie.
 
Rue Michel-Roulland, les policiers tombent sur une porte close. Par réflexe professionnel, ils relèvent les plaques d’immatriculation des voitures garées là, parvenant à identifier celles du couple. Confortés par cette information, ils choisissent d’enjamber le muret du jardin. Quand ils pénètrent dans le pavillon, ils tombent sur la scène.
 
Les premiers éléments de l’enquête laissent peu de place au doute. « Il s’agit à l’évidence d’un contexte de séparation très mal vécu par l’ancien compagnon, avance le procureur. L’hypothèse d’agression extérieure est exclue. »
 
L’autopsie des corps est toujours en cours, mais celui de la femme « porte des signes de strangulation très nets, poursuit le magistrat. Il n’y a pas de signes de lutte, ni de désordre. » De même, rien n’indique que Patrick Neild était sur un chemin criminel : son casier était vierge et jamais la police n’avait été saisie pour des faits de violences.
 
Dans ces conditions, « sur le plan judiciaire, nous nous orientons vers un meurtre suivi d’un suicide ». Mais ces conclusions doivent encore être étayées par les autopsies des corps, leur analyse toxicologique, mais également une enquête familiale et de voisinage approfondie.
 
Le futur des enfants
 
Zoé et Mahault sont désormais orphelines. Dès jeudi soir, elles ont été prises en charge en milieu hospitalier. C’est là qu’un pédopsychiatre leur a annoncé la terrible nouvelle.
 
La question prioritaire est celle de leur devenir. « Nous avons ordonné une évaluation éducative pour prévoir au mieux leur prise en charge, explique le magistrat. Le but est de prévoir une prise vers le milieu familial. »
 
À Clos-Chassaing, où elles étaient scolarisées en maternelle et au collège, l’inspectrice d’académie a mis en place une cellule psychologique pour aider enfants, professeurs et parents d’élèves qui le souhaitent.