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 d’ADHEOS

Des élèves se sont plaints de propos contre l’avortement de la part de représentants de l’association Alliance Vita lors d’un cours de catéchèse au lycée Gerson.
 
Des élèves et enseignants ont dénoncé des dérives intégristes dans leur établissement catholique parisien, signalant notamment les propos inappropriés qu’auraient tenus des bénévoles d’une association antiavortement lors d’un cours de catéchèse, a-t-on appris lundi auprès de la direction diocésaine de Paris. Selon une élève du groupe scolaire privé Gerson, interrogée par Europe 1, des représentants de l’association Alliance Vita ont qualifié de "semi-meurtrières" les jeunes filles ayant recours à la pilule du lendemain, l’avortement étant assimilé à un "homicide volontaire". "Vita dénonce fermement le mensonge, la calomnie et le procédé lâche visant à salir son image et à jeter le discrédit sur son travail", a démenti lundi l’association antiavortement et anti-euthanasie créée par Christine Boutin et représentée par Tugdual Derville, proche de La Manif pour tous. "L’intention n’était pas de provoquer et si certains élèves ont mal vécu cette intervention, nous veillerons à reprendre le dialogue", a déclaré dans un communiqué le chef du groupe scolaire Gerson, Philippe Person.
 
Selon le syndicat de l’enseignement privé catholique, FEP-CFDT, plusieurs professeurs se sont plaints de harcèlement, une vingtaine ayant demandé leur mutation. "Clairement, on veut faire de cette école un établissement Opus Dei et faire partir ceux qui s’y opposeraient", selon Valérie Ginet, secrétaire générale de la FEP-CFDT. "Il y a une ambiance de flics. On est surveillé dans la salle des profs, pendant les intercours, et ceux qui remettent en question ce qui se passe sont des Rouges", a témoigné à l’AFP un professeur du groupe scolaire Gerson. "Deux personnes de notre communauté travaillent dans cet établissement, c’est vrai, mais cela n’a aucune incidence sur leur activité professionnelle", a déclaré une représentante de l’Opus Dei, qui affirme n’être "aucunement impliquée dans la pastorale du lycée Gerson".

"Sélectionner les élèves"
 
L’organisation religieuse assure l’aumônerie de deux établissements scolaires en France, à Courbevoie, dans le collège-lycée privé pour garçons Hautefeuille et le collège privé de filles Les Vignes. "Ce type d’engagement privé n’interfère pas en quoi que ce soit dans le projet éducatif et dans l’enseignement dispensé dans notre établissement", a pour sa part assuré M. Philippe Person. Selon la direction diocésaine de Paris, "la question de l’avortement a été abordée de façon choquante pour un certain nombre d’élèves, certains professeurs ayant signalé l’usage de propos pas adaptés". "De là à dire que l’Opus Dei a la main mise sur l’établissement, il n’y a aucune raison", a poursuivi Jean-François Canteneur, adjoint au directeur diocésain de Paris, expliquant que les tensions dans l’établissement sont plutôt dues à un "changement d’orientation pédagogique" vers un établissement plus sélectif de recrutement des élèves.
 
Selon le FEP-CFDT, il s’agit en fait de sélectionner les élèves sur des critères religieux en demandant notamment aux parents des certificats de baptême. "Clairement, on ne veut pas d’enfants non baptisés, ni d’enfants issus de familles recomposées, de parents séparés ou de familles monoparentales, ni de Juifs", a souligné Valérie Ginet.
 
Une réunion "pour redéfinir le projet éducatif et les orientations pédagogiques" avec la direction de l’établissement, les enseignants et les parents d’élèves est prévue à la rentrée, selon la direction diocésaine.