Un juge a tranché en faveur du respect de la vie privée peu après que le tabloïd ougandais a publié une deuxième liste d’homosexuels présumés.
Priorité au respect de la vie privée. Lundi 1er novembre, le tabloïd ougandais Rolling Stone a publié une deuxième liste d’homosexuels présumés (après une première salve il y a deux semaines, lire article). Quatorze «généraux» du mouvement homo sont cités nommément, avec leur photo et leur ville de résidence.
Mais le jour même, le groupe LGBT Sexual Minorities Uganda (SMUG) a saisi la haute cour de Kampala, la capitale ougandaise. Verdict: le juge Vincent Musoke-Kibuuka a décidé que l’article constituait «une violation ou une intrusion du droit à la vie privée». Sanction: une «ordonnance provisoire empêchant Rolling Stone (ou toute publication affiliée) de publier à nouveau l’identité de toute personne considérée comme gay ou lesbienne».
Loi anti-gay
Une autre audience est prévue le 23 novembre mais Giles Muhame – le rédacteur en chef de Rolling Stone, toujours interdit de publication pour raisons administratives – ne compte pas se laisser faire. Interrogé par l’AFP, il a déclaré: «Nous publierons d’autres photos mais de façon diplomatique pour contourner la loi. On ne les désignera pas comme homos, mais le public saura qu’ils le sont.»
Peu avant cette affaire, le député David Bahati a assuré à CNN que son projet de loi anti-gay, prévoyant dans certains cas la peine de mort, n’est pas enterré – malgré la mobilisation internationale (lire article). David Bahati a même précisé que le vote interviendra «bientôt», en ajoutant: «Nous sommes très confiants». Mais il conclut paradoxalement en disant qu’il se bat «chaque jour» pour que son texte passe.