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 d’ADHEOS

Un jeune homme a raconté à la BBC sa très violente « thérapie de conversion » au Nigéria. Dans ce pays partagé entre l’islam et le christianisme, les homosexuels sont de plus en plus persécutés.
 
C’est un témoignage à glacer le sang recueilli par la BBC. Dans une vidéo de 4 minutes, un jeune homme raconte à visage masqué (à sa demande) l’expérience particulièrement violente de l’homophobie qu’il a subi au Nigéria. Il grandit dans une famille chrétienne qui considère que « les relations entre personnes de même sexe sont démoniaques« . Lorsqu’il fait son coming out auprès d’elle, sa sœur réagit très mal. Depuis, la vie du jeune homme est devenue un enfer : « Tout le monde me voit comme une abomination. Pour eux, je ne devrais pas exister. »
 
Après son annonce, sa sœur lui donne rendez-vous. Lorsqu’il se présente, elle est accompagnée d’un « prophète » autoproclamé. Celui-ci lui impose alors une « thérapie de conversion », pseudo-thérapie censée modifier son orientation sexuelle pour le rendre hétérosexuel. Il revient fréquemment au domicile familial pour faire faire au jeune homme de supposés « exercices spirituels« .
 
Mais ces « exercices » n’ont rien de spirituel. Le « prophète » l’oblige à se déshabiller et le frappe avec un fouet. Au premier rendez-vous, sept fois d’affilée. La deuxième fois, la punition passe à quatorze coups de fouets. La troisième fois, à force « d’épuisement et de fatigue« , le jeune homme s’évanouit.
 
Huile dans le vagin
 
D’après la correspondante au Nigéria de la BBC, les « thérapies de conversion » sont fréquentes au Nigéria, dans un pays où la population est très croyante – 53,5 % de la population est musulmane et 45,9 % est chrétienne. Elles sont souvent imposées par les familles de jeunes homosexuels qui viennent de faire leur coming out ou sont outés contre leur volonté. La chaîne britannique a également recueilli le témoignage d’une femme, en floutant son visage là encore, qui a fait une telle pseudo-thérapie « de son plein gré« . : »J’ai levé les jambes et on m’a introduit de l’huile dans le vagin. » Une huile « poivrée, en quelque sorte » dont elle ignore toujours la composition.
 
Cette année, le site Spartacus a classé le Nigéria 146e pays le plus homophobe au monde, sur 197 pays – un recul de 7 points par rapport à l’année précédente. En 2014, l’ancien président, un chrétien évangélique extrêmement conservateur, a fait passer une loi, soutenue par 92 % des Nigérians, punissant de 10 ans de prison les personnes affichant publiquement une relation homosexuelle et de 14 ans celles qui se marient avec une personne de même sexe.
 
Dans les faits, d’après les activistes qui défendent les droits LGBT+, cette loi est utilisée par la police pour persécuter tout homme paraissant efféminé, en leur extorquant parfois de l’argent au passage. En janvier 2019, une porte-parole de la police de Lagos avait écrit sur son compte Instagram, s’adressant aux Nigérians homosexuels : « Quittez le pays ou faites l’objet de poursuites. » Dans certains États musulmans du nord du pays, la charia est autorisée depuis 2000 et la peine de mort est prévue pour punir l’homosexualité.