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 d’ADHEOS

Le texte doit encore être approuvé par la chambre des représentants et promulgué par le président du pays.
 
Les sénateurs nigérians ont adopté mardi un projet de loi interdisant le mariage des gays et lesbiennes et les manifestations publiques amoureuses homosexuelles. «Légaliser le mariage entre personnes de même sexe sera moralement et idéologiquement infondé si d’autres intuitions auxquelles nous avons traditionnellement renoncé comme l’inceste restent illégales, avait déclaré Domingo Alaba Obend, rapporteur du texte et sénateur du district d’Edo North.»
 
«Maladie mentale»
Le projet de loi prévoit 14 ans d’emprisonnement pour les homosexuels qui se marieraient et jusqu’à dix pour leurs «complices», les «membres ou propriétaires de clubs gay (…) et ceux qui directement ou indirectement font montre en public de (l’existence de) relations amoureuses entre personnes du même sexe», indique le texte, qui doit désormais être adopté par la chambre des représentants et promulgué par le président Goodluck Jonathan. Ces dispositions sont plus sévères que celles de la version préliminaire.
 
Lors du débat, télévisé, un sénateur a déclaré que les homosexuels «devraient être tués», un de ses confrères qu’ils souffraient de «maladie mentale» et un autre qu’ils devraient plutôt écoper de 40 ans de prison s’ils tentaient de se marier – provoquant les rires du président du sénat, David Mark, qui a expliqué : «Quarante ans, c’est beaucoup trop. Ils ne pourront pas en sortir vivants».
 
«La Grande-Bretagne peut garder son aide»
Après la deuxième lecture fin septembre, la Coalition pour la défense des droits sexuels (Coalition for the defence of sexual rights) s’est déclarée «choquée et profondément inquiète», rappelant que «des projets de loi similaires» avaient déjà été présentés en 2006 et 2008. L’ONG avait en outre appelé le sénat à «ne pas tenir compte de ce projet de loi inquiétant et à envisager de se pencher à la place sur des législations vitales», comme les projets de loi contre la stigmatisation et pour l’assurance de santé nationale.
 
Le Premier ministre britannique David Cameron a menacé à plusieurs reprises de couper une partie de son aide aux pays disposant de lois homophobes. Réponse de David Mark: «Nos valeurs sont nos valeurs. (…) Si un pays ne veut pas nous donner d’aide parce que nous gardons nos valeurs, ce pays peut garder son aide. (…) Aucun pays n’a le droit d’interférer dans la façon dont nous faisons nos lois car nous n’interférons pas dans la façon dont les autres font leurs lois.»
 
L’homosexualité est passible de prison dans les Etats du Sud, chrétiens, et de la peine de mort dans ceux du Nord, musulmans et appliquant la charia.