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 d’ADHEOS

Les dirigeants de ces grandes entreprises ont signé ce matin au ministère des Droits des femmes un texte pour s’engager officiellement à lutter pour l’inclusion des LGBT au travail.
 
On ne saurait trouver cadre plus officiel: ce matin, la cérémonie de signature de la «Charte d’engagement LGBT» s’est faite sous les ors de la République, au ministère des Droits des femmes. La ministre Najat Vallaud-Belkacem était présente, et le ministre du Travail, de l’emploi et de la formation professionnelle Michel Sapin, ainsi que le Défenseur des droits Dominique Baudis, apportaient également leur caution à cette initiative.
 
Et pour donner plus de poids encore à l’événement organisé par l’association des homos au travail l’Autre cercle, c’étaient les dirigeants de neuf grandes entreprises*, et non pas simplement leur responsable de la diversité, qui avaient fait le déplacement pour signer le texte, qui vise à «assurer un environnement de travail inclusif pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres».
 
Aller plus loin
Selon les quinze points de ce texte, les premiers signataires s’engagent à cultiver un climat au bureau exempt de toute discrimination envers les LGBT, à les mentionner explicitement chaque fois qu’il est question d’engagements contre les discriminations, à former leurs cadres et bien sûr à leur assurer l’égalité des droits et avantages existants (lire le texte intégral ICI).
 
Une manière pro-active de lutter contre les discriminations que la ministre des Droits des femmes a inclus clairement dans la politique du gouvernement dans le cadre de son plan contre l’homophobie. «L’Autre cercle a raison de souligner à quel point la loi sur le mariage pour tous ne résume pas à elle seule les mesures à prendre pour réconcilier la société avec l’ensemble de ses composantes, a souligné Najat Vallaud-Belkacem. Cette charte est le meilleur outil pour aller plus loin contre les discriminations.»
 
Long chemin
Le ministre Michel Sapin a renchérit: «La vie au travail, ce n’est pas toute la vie, mais ça en est un moment fondamental. Aujourd’hui les discriminations y sont interdites, mais la loi ne garantit pas la fin absolue des discriminations. Il faut des mesures comme celle-ci.»
 
Dominique Baudis a rappelé le chemin qui reste à parcourir: «Parmi les entreprises qui ont formalisé la lutte contre les discriminations, seulement 7% parlent explicitement de l’orientation sexuelle. C’est dire s’il reste encore des angles morts en ce domaine.» Le label Diversité attribué par l’Afnor ne suffit pas, estiment les intervenants.
 
Bon pour l’entreprise
Armelle Carminati, qui travaille à la diversité au sein d’Accenture, insiste sur une contradiction: «En France, 42% des cadres pensent qu’il est facile de parler son homosexualité en entreprise, pourtant 39% des salariés ont déjà entendu des blagues homophobes!» Mais elle assure que lutter contre les discriminations bénéficie à l’entreprise: «Entretenir un climat d’entreprise plus juste permet de choisir les talents pour les bonnes raisons, et de ne pas les rater pour des mauvaises raisons.»
 
Après cette première étape, l’association L’Autre cercle, représentée dans 13 régions, va maintenant mener campagne pour tenter de faire signer des entreprises partout en France.