Star d’«Interny», une série dont il partage l’affiche avec un acteur à l’homophobie délirante, Odin Biron souhaite servir d’exemple aux jeunes gays russes.
«Je n’ai jamais menti. Quand les journalistes demandent: Que penses-tu des femmes russes? Je réponds qu’elles sont belles. As-tu une copine actuellement? – Non.» C’est avec une pointe d’humour que l’acteur Odin Biron a fait un coming-out très remarqué dans les colonnes du «New York Magazine» cette semaine. Inconnu aux Etats-Unis, où il est pourtant né, le trentenaire fait carrière à la télévision russe. Depuis 2008, il est une des vedettes d’«Interny» («Les internes»), une série hospitalière suivie par plus de 3 millions de téléspectateurs. Biron y campe un jeune médecin américain un peu naïf, hétéro qui a grandi avec deux papas.
La star du feuilleton est un certain Ivan Okhlobystin. Réputé cinglé, cet ancien prêtre orthodoxe et mystique autoproclamé a pris la tête d’une croisade antigay dans les médias. En 2013, il avait préconisé que les homosexuels soient «brûlés vifs dans un four». Le coming-out de son collègue d’«Interny» l’a apparemment pris de court. «Maudit soit le sort», a-t-il écrit après avoir «appris que son ami Odin était un sodomite». Il risque d’y avoir de l’ambiance sur le tournage des prochains épisodes…
Exemple
Odin confie au «New York Magazine» qu’il a songé à quitter la série à cause des délires d’Okhlobystin. Mais il s’est ravisé, estimant qu’il pouvait servir d’exemple pour les jeunes Russes. «A un moment où les minorités sexuelles sont de plus en plus confrontées à l’adversité sociale et juridique, je me sens contraint d’utiliser l’unique plate-forme dont je dispose pour m’exprimer.»
Pour l’instant, tout va bien. Tandis que la démarche du jeune acteur a été accueillie avec une prudente neutralité de la part des producteurs de la série, elle a été saluée sur les réseaux sociaux, où Odin compte plus de 2 millions de suiveurs. «Au moins, on a maintenant une célérité ouvertement gay dans le pays… même si elle est américaine», a résumé un utilisateur du réseau VKontakte, le Facebook russe.
- SOURCE 360 CH