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 d’ADHEOS

Thérèse Clerc, militante féministe et fondatrice de la Maison des Babayagas, résidence autogérée pour femmes âgées, à Montreuil, est morte mardi 16 février à l’âge de 88 ans.
 
Thérèse Clerc, atteinte d’un cancer, « s’est éteinte paisiblement chez elle », a précisé Danielle Michel-Chiche, autrice de la biographie Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs (Editions des femmes) et amie de longue date.
 
Thérèse Clerc est la fondatrice de la Maison des femmes, ouverte aux femmes de tous âges, victimes de violences, en insertion ou réinsertion, et de la Maison des Babayagas – du nom des sorcières mangeuses d’enfants des contes russes – toutes deux à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Elle a également créé l’Université des savoirs sur la vieillesse (Unisavie), première université populaire sur la vieillesse.
 
« Vieillir ensemble, en toute liberté »
 
Née le 9 décembre 1927, féministe engagée, elle avait milité notamment au sein du Mouvement de la paix, du Mouvement pour la libération de l’avortement et de la contraception (MLAC) ou encore du Parti socialiste unifié (PSU).
 
Chevalier de la Légion d’honneur, Thérèse Clerc, mère de 4 enfants, s’était battue pendant quinze ans pour la Maison des Babayagas, ouverte finalement en 2013, avec une vingtaine de colocataires âgées de 60 à 80 ans, installées dans des studios individuels au cœur d’un seul et même bâtiment. Il s’agissait pour ces femmes attachées à leur indépendance de « vieillir ensemble », « en toute liberté », expliquait-elle alors.
 
Le 15 janvier, la Maison des femmes avait pour sa part été baptisée Maison des femmes Thérèse-Clerc, en sa présence. « Citoyenne et utopiste jusqu’au bout, inconditionnelle défenseuse de la liberté, elle a su faire de sa vie un combat et une fête », a souligné sa biographe.
 
La ministre de la famille, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, a rendu hommage à Thérèse Clerc qui, « toute sa vie », a « pensé et agi pour les femmes ». Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, a, lui, salué une militante « fidèle à ses convictions, auprès des femmes de Montreuil et d’ailleurs ; des femmes qu’elle a aidées, accompagnées, et sauvées même parfois ».
 
  • SOURCE LE MONDE
  • PHOTO ADHEOS lors de notre invitation de Thérèse Clerc à La Rochelle au restaurant "Les Pérot-Quais" pour la sortie du film documentaire "Les Invisibles"