Les émeutes de Stonewall, déclenchées par une descente de police dans un club gay de New York le 28 juin 1969, ont marqué l’éclosion du militantisme LGBT aux Etats-Unis et dans le monde, qui a conduit à des avancées majeures. En voici quelques grandes étapes.
Gay pride –
Le premier défilé de la "Gay pride" a lieu le 28 juin 1970, un an après le début des six jours d’affrontements devant le bar The Stonewall Inn. Des milliers de personnes défilent à New York, pour protester contre des lois et un climat homophobes.
"Nous devons nous rendre visibles et cesser d’avoir honte", déclare au New York Times Michael Brown, fondateur du Front de Libération Gay (Gay Liberation Front).
D’autres villes des Etats-Unis, puis du monde entier organisent leurs propres défilés dans les années et décennies qui suivent. Les plus importants ont désormais lieu à Berlin, Sao Paulo et Sydney. Les marches mêlent revendications politiques – violences homophobes, sida, mariage gay – et festivités.
– Dépénalisation –
Avant les émeutes de Stonewall, l’Illinois était le seul Etat américain à avoir dépénalisé les relations homosexuelles entre adultes consentants.
De nombreux Etats suivent dans les années 1970 et 1980. En 2003, la Cour suprême affirme que les relations homosexuelles ne peuvent être sanctionnées, ce qui était encore le cas dans une douzaine d’Etats, notamment au Texas.
Une dépénalisation qui intervient longtemps après des pays comme la Suisse (1942) ou l’Angleterre et le Pays de Galles (1967). En France, le "crime de sodomie" a été aboli en 1791. Le Parlement met fin en 1982 à la discrimination fixant la majorité sexuelle à quinze ans pour les hétérosexuels contre vingt-et-un ans pour les homosexuels.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990. Les rapports homosexuels restent illégaux dans environ 70 pays.
– Dans l’armée –
Le 20 septembre 2011, l’armée américaine met fin à l’interdiction pour les personnes ouvertement homosexuelles de servir dans ses rangs. Environ 14.000 militaires avaient été expulsés de l’armée depuis l’adoption de la loi controversée de 1993, dite "Don’t Ask, Don’t Tell" ("Ne demandez pas, n’en parlez pas"), qui autorisait les homosexuels à servir dans l’armée s’ils gardaient leur orientation sexuelle secrète.
Une trentaine de pays dont le Royaume-Uni, le Canada et Israël acceptaient déjà les personnes ouvertement homosexuelles dans l’armée. Le président Barack Obama a ouvert l’armée aux recrues transgenres à compter du 1er juillet 2017 mais son successeur Donald Trump est revenu sur cette décision. Depuis avril 2019, les personnes transgenres ne peuvent s’engager que si elles acceptent de ne pas changer de sexe.
– Mariage gay –
En 2013, la Cour suprême des Etats-Unis accorde une victoire majeure aux couples homosexuels, en invalidant une loi fédérale qui définissait le mariage comme l’union entre un homme et une femme. Elle permet ainsi aux homosexuels légalement mariés – ce qui est alors possible dans treize Etats – d’obtenir les mêmes droits que les couples hétérosexuels au niveau fédéral, en matière fiscale, d’aides publiques ou pour l’octroi d’une carte verte, un permis de résident permanent.
Deux ans plus tard, le 26 juin 2015, elle inscrit dans la Constitution que les cinquante Etats américains doivent reconnaître et autoriser le mariage gay. Il est alors interdit dans treize d’entre eux.
En 2001, les Pays-Bas étaient devenus le premier pays à légaliser le mariage gay, aujourd’hui autorisé dans une trentaine de pays.
– Discriminations au travail –
En avril, la Cour suprême des Etats-Unis s’est saisie du dossier ultra-sensible des discriminations au travail contre les homosexuels et les personnes transgenres. Sa décision est attendue en 2020. Plus de la moitié des Etats américains n’interdisent pas les discriminations liées à l’orientation sexuelle dans des domaines comme l’emploi, le logement ou les services publics.
- SOURCE E LLICO