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 d’ADHEOS

 Une jeune femme de 30 ans a été bousculée puis frappée à terre, lundi dernier, après avoir été couverte d’injures lesbophobes. Une enquête est en cours, et une marche de soutien a eu lieu ce week-end
 
Trois jeunes femmes marchaient tranquillement dans la rue Serpenoise, une grande artère de Metz, vers 20 heures, lundi 3 août, quand elles ont été prises à partie par trois hommes d’une vingtaine d’années. «J’ai entendu des voix qui disaient "c’est quoi ça, deux lesbiennes, c’est pas normal". J‘ai demandé à ces personnes de nous laisser tranquilles», explique Isabelle C., 30 ans, gestionnaire en ressources humaines. En réponse, elle est rabrouée vertement par un des garçons. Aucune des jeunes femmes ne se donnaient la main ou ne portaient de signes particuliers. «On ne faisait rien de spécial, on allait manger. Moi, je suis un peu garçon manqué, avec une coupe de cheveux courte», précise Isabelle, qui a demandé, une seconde fois, aux trois hommes de cesser de les importuner.

 
 
Ses deux amies l’ont prise par le bras, lui disant de «laisser tomber». Mais des injures de nature sexuelle ont succédé aux insultes homophobes. Les mots orduriers ont fusé. Isabelle ne s’est pas démontée, exigeant des excuses immédiates. Puis tout s’est déroulé très vite. Le plus vindicatif des trois hommes a empoigné la jeune femme, la jetant à terre. Sa tête a heurté le pavé sur le côté droit.
 
Aucun passant n’est intervenu
«Ensuite, je ne me souviens plus de rien, je me suis évanouie… » L’agresseur a pris son élan pour donner un très violent coup de pied dans les cervicales de la jeune femme. Une bonne dizaine de passants se trouvaient dans la rue, à quelques mètres. Personne n’est intervenu. Les trois hommes sont repartis sans être inquiétés par quiconque, laissant leur victime à terre, inconsciente, et ses deux amies en proie à l’affolement. Isabelle a été admise à l’hôpital de Metz quelques instants plus tard où elle a retrouvé ses esprits. La jeune femme est ressortie trois heures plus tard, une minerve autour du cou. «Je suis allée déposer plainte vers minuit au commissariat de Metz, où j’ai été très bien accueillie. Le lendemain, j’ai contacté l’association Couleurs Gaies…»
 
Une marche de soutien a été organisée, samedi 8 août, sur les lieux de l’agression, par l’association LGBT de Metz. 150 à 200 personnes ont répondu présent. Militants LGBT, mais aussi d’organismes de défense des droits de l’homme. Une enquête a été ouverte. Elle s’annonce difficile. La caméra de surveillance installée dans la rue piétonne était hors service.