Le lieu est inauguré samedi en présence de la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations
- Marseille est la dernière grande ville de France à voir ouvrir un centre LGBTQIA +, alors qu’une trentaine de centres existent déjà en France depuis de nombreuses années.
- Le projet a été initié en 2017, et les associations, sous la houlette de l’Association Fierté Marseille Organisation, veulent désormais regarder de l’avant.
- Pour Jean-Christophe Testu, président de la fédération des centres LGBT+, cette longue maturation ne dit rien « de l’ancienneté et de la richesse LGBT de la ville ».
« C’est un lieu important pour Marseille et la communauté LGBT+, j’en parlerai forcément. » Pour la nouvelle saison de son LGBTour de la cité phocéenne, qu’il s’apprête à relancer aux beaux jours, le guide touristique Ludovic Barbier compte bien ajouter ce dernier acte fondateur à son récit : l’ouverture du premier centre LGBTQIA + de Marseille, inauguré ce samedi en présence de la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard. Marseille est la dernière grande ville à voir ouvrir une telle structure, quand une trentaine de lieux existent déjà en France, comme à Lyon depuis 2014.
Le projet, lancé en 2017, a vu enfin le jour grâce « à un alignement de planètes », selon les termes de Théo Challande Névoret, élu en charge de la Lutte contre les discriminations à Marseille. « Les collectivités, les associations qui se sont structurées de façon opérationnelle, les financements qui ont suivi… Oui, cela a pris du temps, mais aujourd’hui, on a un centre qui ouvre, se réjouit-il. C’est un jour de célébration et une avancée importante pour la reconnaissance et l’accès aux droits des personnes LGBTQIA +, il faut regarder de l’avant. » Même discours du côté de l’association Fierté Marseille Organisation, qui organise chaque année la Pride de Marseille et a, depuis 2022, pris les reines de la création du centre.
« A Marseille, cela a peut-être pris des années, mais cela ne dit rien de l’ancienneté et de la richesse LGBT de la ville », observe aussi Jean-Christophe Testu, président de la Fédération LGBTI +. « Les universités d’été homosexualités sur le campus de Luminy à la fin des années 1970, et jusqu’aux années 1990, c’était quelque chose, rappelle-t-il. Et c’est Gaston Deferre, alors ministre de l’Intérieur, qui fait détruire les fichiers d’homosexuels de la police. » Reste que l’ouverture d’un centre LGBT+ nécessite de « s’appuyer sur un tissu associatif très solide » pour définir un champ d’action commun malgré, parfois, la diversité des luttes. Et « cela peut prendre des années ».
« Paradoxalement, la visibilité à Marseille, cela n’a jamais été trop évident, concède Jean-Christophe Testu, On voit peu de drapeaux arc-en-ciel par rapport à d’autres villes, il y a peu d’événements et de bars. » Le guide Ludovic Barbier fait le même constat : « Il y a dans cette ville qu’une seule boîte gay, le New Cancan, et encore, elle est en travaux. Mais les choses bougent. Il y a le BOUM, au cours Julien, qui est un lieu festif et très pluriel, avec des groupes de parole, etc. » Et puis donc, à présent, le centre LGBTQIA + : « J’espère que cela va développer les initiatives et des vocations, poursuit-il. Ils vont avoir besoin de bénévoles et de volontaires, il faut les soutenir ! »
Source : 20minutes