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 d’ADHEOS

«Conservatisme», «ignorance»… Elio Di Rupo, qui a fait son coming out depuis longtemps, n’a pas mâché ses mots pour qualifier les débats qui agitent la société française…
 
«En France, pays de la liberté ou des libertés, pays de la Révolution et des Lumières, les débats témoignent d’un conservatisme et d’une ignorance absolument inimaginable.» Cette petite phrase très peu diplomatique, c’est le Premier ministre belge Elio Di Rupo (photo ci-dessus) qui l’a prononcée mardi à Bruxelles, lors de la conférence de presse de présentation des World Outgames qui seront organisés à Anvers en août 2013. Cette manifestation sportive, culturelle et politique a lieu tous les quatre ans, et le choix de la Belgique pour 2013 ne doit rien au hasard: c’est l’année du 10e anniversaire de la légalisation du mariage pour les couples homos et de la législation anti-discrimination qui protège notamment la communauté LGBT.
 
Interpellé par la presse, le Premier Ministre, qui fête son premier anniversaire à la tête du gouvernement belge et a fait son coming out il y a de nombreuses années, s’est montré très critique sur la manière dont les débats sur le mariage pour tous étaient menés en France, en se félicitant que la Belgique avait «réussi à avancer, avec détermination, sérénité et dignité. Chez nous, la vie pour les LGBT est meilleure qu’il y a 20 ans. Mais il reste énormément de travail».
 
«On ne naît pas homophobe, on le devient»
Elio Di Rupo a tenu un discours fort, rappelant qu’etre lesbienne, gay ou bi «ne relève pas d’un choix personnel. C’est quelque chose qui s’impose tout seul et qui mûrit en soi avant même que l’on en ait conscience. En revanche, on ne naît pas homophobe, on le devient. On le devient à cause de propos dégradants entendus depuis tout petit dans la famille ou chez des proches. On le devient à cause des nombreux clichés, préjugés et insultes qui continuent à circuler quotidiennement dans notre société. On le devient à cause de certains discours religieux ou conservateurs méprisants, voire qui incitent à la haine. Dans bien d’autres domaines, à commencer par le racisme et le sexisme, on trouve les mêmes mécanismes de dénigrement et d’ignorance».
 
Elio Di Rupo a aussi précisé qu’il était important que ces Jeux soient organisés à Anvers, en expliquant que le combat pour l’égalité n’était pas terminé, alors qu’un Plan National contre l’Homophobie est à l’étude en Belgique et qu’un projet de loi a déjà été adopté par la Commission Justice de la Chambre. Hormi Elio Di Rupo, un deuxième poids lourds de la politique belge a accordé son soutien aux World Outgames: l’ancien Premier Ministre Guy Verhofstadt (Open-VLD, droite libérale), aujourd’hui député européen.