NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

On le sentait venir à plein nez, Bruno Le Roux (photo) l’a confirmé au Figaro: avec l’annonce d’un projet de loi sur la famille et la filiation, l’amendement PMA devrait être abandonné. «Nous pensons que c’est dans ce texte [sur le mariage pour tous les couples] qu’il sera le mieux mis en œuvre mais si le gouvernement nous propose un autre texte avec un échéancier, nous sommes prêts à continuer la discussion», avait prévenu le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale après le difficile vote de son groupe sur l’amendement.
 
«J’ATTENDS DE VOIR LE CONTENU PRÉCIS DE LA LOI FAMILLE»
Interrogé par Mediapart, Bernard Roman, qui fut le premier député PS à annoncer son intention de déposer un amendement PMA, fait mine de se réjouir: «Si on n’avait pas soulevé la question de la PMA, on n’en serait pas à parler d’une loi en bonne et due forme sur la famille, qui sera une vraie avancée permettant de consolider le système.» Le rapporteur du projet de loi, Erwann Binet veut croire que «le mariage et l’adoption ne vont pas sans la PMA», tandis qu’Olivier Dussopt s’inquiète: «En décembre il n’était pas question d’un projet de loi dans les mois qui viennent. J’attends de voir le contenu précis de la loi famille. Mais à ce jour, nous n’avons pas de garantie que la PMA soit déposée à ce moment-là». Il envisage d’ailleurs de redéposer l’amendement lors des débats. Les élu-e-s EELV devraient également se faire entendre.
 
QUE CACHE L’ANNONCE DU GOUVERNEMENT?
Faut-il voir dans l’annonce du gouvernement une méthode dilatoire ou un espoir d’une véritable refonte du droit de la famille? Lorsqu’elle répète qu’elle est favorable à une égalité réelle entre toutes les familles, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti parait sincère. Et ce, malgré les couleuvres qu’elle a dû avaler sur le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Elle avait d’ailleurs déclaré, dans l’entretien qu’elle a accordé à Yagg en septembre dernier, qu’elle préférerait une loi complète à une succession de textes:
 
«Les choses qui se font en deux, trois, quatre, cinq étapes, à un moment donné il y a une certaine lassitude, donc moi je suis plutôt pour une bonne loi qui couvre des possibles larges et ensuite on passera à un autre type de loi qui n’aura plus rien à voir avec ces questions-là. Je ne pense pas qu’on travaille comme ça sur la durée. Ça n’interdit pas la réflexion, naturellement, mais je n’opterais pas pour ce type de démarche.»
 
Le brouillard persiste donc et on ne peut que remarquer, avec notre confrère Mathieu Magnaudeix de Mediapart, que «dans l’immédiat, ce rallongement du calendrier et le flou autour de la PMA promettent surtout de revigorer les opposants au mariage pour tous, qui manifestent dimanche 13 janvier à Paris».