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 d’ADHEOS

Alors que l’Assemblée débat sur l’accès aux origines, des propos de Jean-Marc Ayrault sur la PMA bousculent la majorité.
 
Reprise de séance houleuse sur les strapontins de l’hémicycle. Alors que le débat continue autour d’amendements réclamant l’accès aux origines ou la punition des sites promeuvant la PMA ou la GPA, une nouvelle coquille du gouvernement donne à l’occasion à l’opposition de distiller le doute.
 
Changement de calendrier
Alors qu’elle répétait encore ce matin que la PMA serait intégré à un projet de loi de famille avant la fin de l’année, Dominique Bertinotti ne se doutait pas que le chef du gouvernement lui mettrait des bâtons dans les roues. En déplacement au Cambodge, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a désavoué le calendrier de sa ministre sur BFM TV: «Elle ne peut pas dire ça, dans la mesure où elle ne connaît pas la date de réponse du Comité consultatif national d’éthique»
 
Saisi par François Hollande il y a quelques jours, le rôle que jouerait le Comité consultatif national d’éthique sur la question de la procréation médicalement assistée était toutefois resté en suspend. Après l’intervention du premier ministre, les conclusions du Conseil semblent désormais d’une importance capitale pour la présentation du projet de loi. A l’AFP, Matignon confirme: «la PMA est une question qui peut-être traitée toute seule.»
 
Une brèche pour l’opposition
 
Dans l’hémicycle, l’opposition jubile. Le député UMP Hervé Mariton interpelle le gouvernement: « Le Comité d’éthique donne son avis en fin d’année, et le texte doit arriver avant la fin de l’année. Alors quoi? Ce projet est complètement incohérent, complètement inintélligible.»
 
Alain Vidaliès, ministre chargé des relations avec le Parlement, tente de répondre et se prend les pieds dans le tapis: «Nous avions envisagé à l’origine d’avoir une loi famille qui porte sur d’autres dispositions, elle devait être examinée le 27 mars. Le problème qui reste à régler c’est de savoir si l’ensemble de la loi famille sera examinée avant la fin de l’année avec la PMA ou si on différencie les deux.»
 
L’opposition relève le manque de précision de la réponse, il la rectifie donc après une suspension de séance. C’est l’ensemble du projet de loi sur la famille, PMA incluse, qui semble maintenant repoussée, conditionnée par la décision du Comité: «Avec l’accord du Premier ministre, je précise qu’il y aura une seule loi sur l’ensemble des questions portant sur la famille, que cette loi comprendra la proposition du gouvernement sur la PMA, que le débat n’interviendra qu’après la connaissance de l’avis du conseil national d’éthique, et donc avant la fin de l’année.»

La majorité gangrénée?
 
Malgré cette rectification, le mal avait gagné la majorité. Déjà, Sergio Coronado (EELV), fervent défenseur du texte et dépositaire d’un amendement pro-PMA, avait invité plus tôt dans l’après-midi la ministre de la Famille à éclaircir cette situation. Sur Twitter, la majorité et l’opposition ont l’air d’accord: cette nouvelle a bousculé la gauche.