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 d’ADHEOS

"Il faut maintenir la pression et continuer la mobilisation", a lancé Jean-François Copé aux dirigeants de l’UMP, mercredi 17 avril, lors du bureau politique du parti. Alors que les actions radicales des opposants au mariage pour tous se multiplient, le président du principal parti d’opposition ne change pas de ligne. M. Copé juge que son parti doit continuer à s’opposer vigoureusement au projet de loi du gouvernement, sans rien lâcher.
 
Le maire de Meaux (Seine-et-Marne) incarne la ligne de fermeté, majoritaire au sein du parti, qui se résume en trois points : condamner les débordements ; imputer au gouvernement les violences, en raison de son "mépris" des manifestants ; et exiger la suspension du projet de loi.
 
Mais le président de l’UMP n’entend pas lancer d’appel au calme en direction des militants de droite engagés dans le mouvement anti-mariage gay, comme lui demande Franck Riester, l’un des deux députés du parti ayant voté le projet de loi du gouvernement. "L’UMP ne doit pas radicaliser le débat", juge le député de Seine-et-Marne dans un entretien au Monde daté du 17 avril.
 
"NE PAS RENTRER DANS LE JEU DE AYRAULT"
 
"Mon rôle de président de l’UMP n’est pas de dire à mes troupes : ‘Ne manifestez pas !’", a confié M. Copé au Monde, mardi 16 avril, lors d’un déplacement à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Pour ce dernier, appeler à la modération reviendrait à tomber dans le piège du gouvernement. "Je ne rentrerai pas dans le jeu de Jean-Marc Ayrault", explique M. Copé. Ce dernier fait référence aux propos du premier ministre, qui a appelé mercredi sur France Inter l’opposition "républicaine" de droite à lancer un appel au calme sur le front du mariage gay pour préserver la "cohésion nationale".
 
"Si vous appelez au calme, c’est que vous avez semé le désordre. Or le désordre vient seulement des méthodes du gouvernement", a fait valoir le député UMP Hervé Mariton. Ce dernier, qui est le chef de file des opposants au mariage pour tous à l’Assemblée, s’est d’ailleurs entretenu mardi soir avec Frigide Barjot, chef de file du collectif de la Manif pour tous.
 
"NE PAS RENDRE DES COMPTES SUR LES PROPOS DE BOUTIN"
 
"Je n’accepterai pas qu’on traite les Français qui manifestent de casseurs. C’est trop facile de la part de Jean-Marc Ayrault", a jugé M. Copé, mardi soir lors de son meeting à Chalon-sur-Saône. Et de renvoyer sur M. Ayrault la responsabilité des tensions croissantes en soulignant qu’"il est – comme le président de la République – garant de la cohésion sociale en tant que premier ministre". "Quand on est de gauche, on ne peut pas avoir toutes les indulgences pour la CGT quand elle manifeste et avoir les mots les pires pour ces centaines de milliers de Français qui viennent dire leur opposition", a ajouté le président de l’UMP, mercredi sur Radio Classique.
 
Interrogé par Le Monde sur les propos de la présidente du Parti démocrate-chrétien (associé à l’UMP), Christine Boutin, qui est allé jusqu’à mettre en garde contre un risque de "guerre civile", M. Copé n’a pas voulu condamner les propos de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. "Je ne vais pas rendre des comptes sur les propos de Boutin !", s’agace M. Copé, jugeant que les prises de position de celle-ci ne sont "pas pires que ce qu’on a entendu du PS au moment de la réforme des retraites", en 2010.
 
Au sujet des manifestations à venir contre le mariage pour tous, M. Copé a prévu d’appeler ses troupes à se mobiliser. Dans un courriel envoyé mardi à l’ensemble des adhérents UMP, le président du parti appelle les militants "à participer en masse" à la manifestation prévue dimanche 21 avril à Paris, "afin de montrer à ce gouvernement et à sa majorité que nous mènerons le combat jusqu’au bout". M. Copé ne sera lui pas présent à ce nouveau rassemblement. Il ne participera qu’à la grande manifestation nationale prévue le 26 mai.