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 d’ADHEOS

En plein débat sur le mariage homosexuel, de nombreux hommes d’Église s’élèvent contre les unions entre personnes de même sexe, mettant en garde sur les menaces qu’elles représentent pour la société. Et n’hésitent pas au passage à multiplier les déclarations-choc.
 
Certains hommes d’Église ne sont plus à un amalgame déplacé près : quand certains font rimer homosexualité avec pédophilie, d’autres n’hésitent pas à faire le lien avec la polygamie et l’inceste. Ainsi, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a mis en garde vendredi 14 septembre, après une rencontre avec le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, contre le mariage homosexuel. Une « rupture de société » qui selon lui ouvrirait la voie à la polygamie et à l’inceste. « Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera », a-t-il ainsi prévenu, interrogé par la radio RCF. « Un mariage, c’est un mot qui veut dire rempart, pour permettre au lieu le plus fragile de la société, c’est-à-dire une femme qui donne la vie à un enfant, que toutes les conditions soient établies pour que ça se passe dans les meilleures possibilités », a-t-il ajouté. Le cardinal s’était déjà distingué cet été en déclarant au Progrès que le Parlement qui examinera le projet de loi sur le mariage gay n’était « pas Dieu le Père». 
 
Des propos très choquants, pour le maire de Paris
 
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a estimé que ces propos étaient « très choquants », et « même étonnants venant de lui, parce que c’est un homme que je considère comme un homme sage ». « Je ne sais pas ce qu’il lui a pris, il a un peu pété les plombs, et ce qu’il dit est franchement moche », a-t-il déclaré.
 
Autre projet dans le collimateur de l’Église : l’ouverture de l’adoption à des couples homosexuels. Dès le 15 août, l’Église contre-attaquait : le cardinal André 23 proposait alors une prière universelle rappelant la position de l’Église contre l’adoption par des couples de même sexe : « les enfants et les jeunes doivent cesser d’être les objets des désirs des adultes, pour bénéficier de l’amour d’un père et d’une mère ». Un texte qui a suscité la polémique.
 
Pourtant, une enquête de l’Ifop portant sur « les Français, les catholiques et les droits des couples homosexuels » montre que 65% des Français sont favorables au mariage homosexuel, en progression de deux points par rapport à un sondage réalisé il y a un an. Et 53% des Français sont favorables à l’adoption, soit un recul de 5 points en un an. En revanche, selon l’enquête, « les catholiques pratiquants constituent l’une des catégories les plus réfractaires : seuls 45% d’entre eux sont favorables au mariage homosexuel », soit une proportion inférieure de 20 points à la moyenne nationale et 36% pour ce qui est de l’adoption.
 
Le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les homosexuels sera présenté le 24 octobre au Conseil des ministres.