Le président de la République souhaite que les maires puissent déléguer la cérémonie à leurs adjoints si le mariage gay leur pose un problème de conscience.
Le président François Hollande a reconnu mardi «la liberté de conscience» aux maires, dont certains refusent de célébrer des mariages entre personnes du même sexe si la loi le prévoyant est votée.
Devant le congrès des maires, François Hollande a rappelé que «les maires sont des représentants de l’Etat». «Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer», mais «la loi s’applique pour tous dans le respect de la liberté de conscience», a-t-il dit, en précisant que «les possibilités de délégations (d’un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies».
C’est la première fois que M. Hollande évoque cette modalité de délégation élargie pour les maires, s’agissant de cet engagement de campagne.
L’Inter-LGBT s’indigne
L’association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) s’est étonnée des propos de François Hollande, qui a reconnu «la liberté de conscience» aux maires, dont certains ont déjà annoncé leur refus de célébrer des mariages homosexuels si la loi le prévoyant est votée.
«C’est une expression inattendue», a réagi Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT. «Je ne comprends pas comment on pourrait justifier qu’une loi ne s’applique pas de la même manière partout sur le territoire de la République», a-t-il ajouté.
M. Gougain a demandé «que la majorité soit ferme et claire», et précisé que le 16 décembre l’Inter-LGBT appelait justement à manifester pour rappeler au gouvernement «son engagement» en faveur de «l’égalité des droits».
L’association a estimé que jusqu’ici la parole des responsables politiques qui se sont clairement prononcés en faveur de «l’égalité des droits entre tous les couples et toutes les familles» reste «extrêmement timorée».
Samedi, plus de 100 000 personnes ont manifesté samedi dans toute la France contre cet engagement du gouvernement.
La loi doit être débattue début 2013 au Parlement.
- Source LIBERATION