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 d’ADHEOS

Cet agent territorial de 28 ans explique avoir été victime d’une violente agression à caractère homophobe dimanche après-midi place Bellecour, à Lyon…
 
  • Simon, un Lyonnais de 28 ans, explique avoir été victime d’une agression homophobe dimanche, en pleine journée, dans l’hypercentre de Lyon.
  • Il a porté plainte et confie aujourd’hui « sa colère » et « sa peur », après ces violences auxquelles plusieurs témoins ont assisté sans réagir.
Lorsqu’ils sont allés se balader en Presqu’Ile, pour achever leur week-end entre amis, ils n’imaginaient pas un instant la violence dont ils seraient victimes. Lundi, un Lyonnais de 28 ans a porté plainte pour « agression en réunion à caractère homophobe » après avoir été pris pour cible par un groupe de jeunes dimanche place Bellecour.
 
Dans l’après-midi, ce jour-là, Simon sortait d’un fast-food, accompagné de cinq amis venus de Paris pour passer le week-end à Lyon, lorsque quatre hommes d’une vingtaine d’années ont commencé à les interpeller. « Ils nous ont d’abord dit "salut les filles". Vu que nous n’étions qu’entre hommes, nous avons immédiatement compris l’allusion. Quand nous sommes retournés, ils nous ont lancé "sales pédés" », confie à 20 Minutes Simon Labouyrie.
 
Une foule de badauds assiste à la scène
 
Le jeune homme décide alors de s’approcher du groupe pour « essayer de discuter », dit-il, « pour leur faire prendre conscience que s’ils trouvaient ça drôle, pour nous, ça ne l’était pas du tout ». La situation dégénère lorsque Simon sort son téléphone pour appeler la police. « L’un des jeunes s’est approché de moi pour m’empêcher d’appeler et alors que je me retournais pour ranger mon téléphone, il m’a porté un coup de poing très violent sur la nuque », ajoute-t-il.
 
L’un des amis de Simon vole à son secours, tandis qu’une petite foule de badauds commence à se former pour regarder la scène. « Ils lui ont également porté un coup et quand ils ont vu qu’il y avait beaucoup de monde autour de nous, ils ont fini par s’enfuir dans le métro ».
 
Parmi les spectateurs, personne ne bouge. Lorsque Simon parvient à joindre la police, son interlocuteur lui demande « d’aller vérifier dans le métro si les agresseurs sont toujours par là », raconte-t-il. « J’ai répondu au policier que, vu l’agression dont nous venions d’être victimes, je n’étais pas rassuré à l’idée de descendre dans la station. Puis, j’ai fait quelques pas dans l’entrée du métro. J’ai expliqué que je ne les voyais pas. Le fonctionnaire m’a alors répondu que les agresseurs étaient sans doute partis et que, du coup, la police ne viendrait pas. Il m’a conseillé d’aller porter plainte », ajoute Simon, écœuré.
 
« Un immense sentiment de solitude »
 
« Au-delà des coups qui nous ont été portés, j’ai ressenti un immense sentiment de solitude en comprenant que personne, parmi les témoins de l’agression, ne venait nous aider. Et que même la police ne se déplaçait pas pour des violences survenues un dimanche après-midi place Bellecour. Nos agresseurs étaient sans doute encore dans le métro. Ils auraient pu être interpellés ».
 
Lundi, au lendemain des faits, ce jeune agent territorial, souffrant de douleurs aux cervicales, s’est rendu chez le médecin, qui lui a délivré une incapacité temporaire de travail de 3 jours, puis il est allé porte plainte au commissariat du IIe arrondissement de Lyon. Dans l’espoir que ses agresseurs pourraient être retrouvés, grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance, et que sa plainte pourrait aboutir.
 
Marqué psychologiquement, Simon a tenu à témoigner ce mardi pour dire sa colère et sa crainte. « Je n’ai jamais voulu me cacher. Si j’ai envie de me promener en donnant la main à mon petit ami, je le fais. Là, je ne sais pas quand je vais pouvoir le faire de nouveau sans avoir peur », explique le Lyonnais qui n’a pas hésité à se confier à RMC à visage découvert.
 
« Nous sommes les victimes, ce n’est pas à nous d’avoir honte. Il est important de témoigner sans se cacher pour que les gens voient, et mettent un visage sur les victimes, poursuit Simon. C’est la première fois que mes amis et moi vivons cette violence. Mais au quotidien, même si les mentalités ont évolué par rapport à la génération de nos parents, lorsque nous nous promenons en couple, nous subissons les insultes et les regards insistants. »