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 d’ADHEOS

Vade Retro les fachos !» contre «Saint-Jean est à nous»: l’ambiance était électrique lors du rassemblement qui s’est finalement tenu hier soir. Les organisateurs dénoncent «le manque de courage du préfet du Rhône» face aux intégristes

 
Près de 400 personnes ont participé au kiss-in de Lyon mardi soir, selon les organisateurs de l’événement. Mais le rassemblement qui se tenait devant la cathédrale Saint-Jean s’est déroulé sous haute tension: des contre-manifestants, catholiques traditionnalistes, s’étaient aussi donné rendez-vous sur place.
 
«Vade Retro les fachos !»
Séparés par un cordon de plusieurs dizaines de gendarmes mobiles et de CRS, les deux groupes se sont répondus à coups de slogans, de huées et de banderoles interposées dans un face à face de plus de deux heures.
 
Du côté des gays et des lesbiennes, rassemblés derrière une banderole indiquant: «L’homophobie tue. Libres d’aimer partout», on entendait: «Assez de cette société qui ne respecte pas les gouines, les trans et les pédés» ou «Vade Retro les fachos !». En face d’eux, campés devant la cathédrale, plusieurs dizaines de catholiques se disant traditionnalistes scandaient «Nous sommes des enfants d’hétéros, 1re, 2e, 3e génération» ou encore «Saint-Jean est à nous». D’autres entonnaient à genou le «Je vous salue Marie». Derrière une banderole dénonçant «la Cathophobie» s’agitait une dizaine de jeunes gens, cheveux ras et écharpes sur le nez, qui désiraient visiblement en découdre.
 
Au bout d’une heure, une dizaine de couples ont joué concrètement le jeu du kiss-in en s’embrassant pendant quelques minutes, sous les applaudissements des LGBT et les quolibets de leurs opposants. La manifestation s’est dispersée vers 22H00.
 
«Manque de fermeté et de courage du Préfet du Rhône»
 
 
Prévue samedi dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la manifestation avait été reportée par la préfecture pour des motifs administratifs, ce qu’avaient dénoncé la Lesbian and Gay pride de Lyon, qui organise l’événement. L’association a encore mis en cause hier la préfecture du Rhône, s’étonnant que les forces de l’ordre ait toléré la présence d’opposants à une manifestation qui cette fois était dûment autorisée. «La lesbian and Gay Pride de Lyon tire la sonnette d’alarme sur le manque de fermeté et de courage du préfet du Rhône à l’encontre des mouvements intégristes catholiques, proche de l’extrême droite» s’insurgent les organisateurs dans un communiqué. Mais ils se félicitent aussi du succès de l’événement: «plus de 400 personnes ont pu se réapproprier la Place Saint Jean et s’embrasser sous les cris haineux d’une centaine d’intégristes catholiques qui ont multiplié les provocations, insultes, bras d’honneur et saluts nazis».
 
Des kiss-in organisés dans le cadre de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de France. C’est Nancy qui vient clore cette tournée: la place Stanislas accueillera le dernier kiss in français ce soir à 17h.