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 d’ADHEOS

Quelques semaines après les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement pour la communauté LGBT +, nous sommes allés demander aux militants de Cherbourg ce qu’ils en pensent.

Fin juillet 2022, une nouvelle polémique mettait le gouvernement dans l’embarras. Quelques jours après sa nomination, Caroline Cayeux, ministre déléguée aux collectivités territoriales, a qualifié de « ces gens-là », les personnes homosexuelles. Ce n’est pas la première fois que Caroline Cayeux tient des propos controversés sur ce sujet.

En 2013, elle avait notamment qualifié le projet de loi « mariage pour tous » de « caprice » et d’« ouverture de droit irrespectueuse de la nature et insensée ». L’ancienne maire de Beauvais, mise face à ces déclarations, s’était défendue en assurant avoir « beaucoup d’amis parmi ces gens-là ».

Propos polémiques

Le gouvernement a voulu calmer la situation et atténuer la polémique. Le 4 août 2022, la première ministre Élisabeth Borne était en visite au centre LGBT + d’Orléans à l’occasion du 40e anniversaire de la dépénalisation de l’homosexualité en France. Durant cette visite, elle a exposé plusieurs ambitions du gouvernement concernant les questions des droits des personnes LGBTQ +.

La première ministre a abordé le projet de nomination d’un ambassadeur aux droits LGBTQ + d’ici la fin de l’année, l’ouverture de dix nouveaux centres LGBTQ +, en plus des 35 déjà existants, ainsi que l’octroie d’un budget de 1,5 million d’euros.

Concernant le travail des associations, la première ministre a salué « le travail exemplaire des associations et des centres LGBT + » qui forment des « points d’entrée identifiables et accessibles pour de nombreuses personnes qui ne savent pas vers qui se tourner ». Le gouvernement semble vouloir brosser les militants des droits LGBTQ + dans le sens du poil pour calmer la polémique sur les propos de Caroline Cayeux. Mais cela fonctionne-t-il ?

L’antenne du centre LGBTI de Caen à Cherbourg

À Cherbourg, Anaïs, qui travaille à l’antenne du centre LGBTI de Caen, n’est pas convaincue. « C’est bien joli de parler de la création de dix centres supplémentaires, soupire la militante, mais il faut aussi leur permettre de fonctionner, c’est-à-dire employer des gens. » La question des moyens humains se pose souvent. À Cherbourg, les bénévoles manquent régulièrement.

Anaïs, à l’image de beaucoup d’autres militants et militantes des droits LGBT +, se méfie des déclarations d’Élisabeth Borne. « On dirait qu’elle a balancé ça comme ça, pour calmer la foule », remarque-t-elle. La polémique autour des déclarations de Caroline Cayeux n’est pas oubliée. « C’est incohérent de garder ces gens-là au gouvernement tout en disant qu’il faut faire évoluer les mentalités, relève Anaïs, c’est de l’hypocrisie politique. »

« Des actions, pas des images »

Quant au projet de nomination d’un « ambassadeur des droits LGBTQ + », Anaïs est dubitative. « Est-ce que ça serait un réel poste de responsabilité ? », questionne la jeune femme. « On dirait plus une mascotte, il faut qu’il y ait des actions, pas des images. »

Toujours selon Anaïs, pour aider les associations LGBTQ +, il aurait été plus judicieux de les contacter afin de connaître leurs besoins et projets, afin de les aider et les accompagner au mieux. La priorité doit aussi être mise sur la communication, la prévention et la sensibilisation auprès des jeunes. À Cherbourg, l’antenne du centre LGBTI a pu intervenir au lycée Tocqueville en 2022, pour éduquer et sensibiliser les élèves et les professeurs. Une expérience que l’antenne espère pouvoir renouveler à l’avenir.