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 d’ADHEOS

Les LGBT ougandais ont organisé une série d’actions le week-end dernier dans l’est du pays, où l’homosexualité est passible de prison à vie. La police a brièvement arrêté une dizaine de participants.
 
Une Pride ougandaise. Qui aurait pu l’imaginer? Le week-end dernier, des homos ont pourtant célébré leur première marche des fiertés à Entebbe, ville touristique de l’ouest de l’Ouganda. Les organisateurs avaient entre autres prévu un petit festival de films et un défilé sur la plage (photos), avec pour paysage le Lac Victoria.
 
Les participants étaient pour beaucoup habillés simplement, pour ne pas heurter la population. D’autres se sont costumés – l’un d’eux en marin – et d’autres encore s’étaient drapés dans des rainbow-flags. L’ambiance était bon enfant, mais ils n’ont pour autant pas oublié où ils vivent, dans un pays où leur orientation sexuelle peut leur coûter la prison à vie.
 
«Tuer les gays ne résout rien»
Et dans ce pays, un projet de loi menace toujours de réprimer plus durement les relations entre personnes de même sexe. «Tuer les gays ne résout rien», indiquait ainsi la pancarte d’un gay. Une référence au texte de loi du député David Bahati, qui prévoyait la peine de mort pour certains délits d’«homosexualité aggravée» (lire article).
 
Apparemment alertée par un citoyen dénonçant un mariage entre personnes de même sexe, la police a tout de même brièvement arrêté une dizaine de personnes. Parmi eux: le militant jamaïcain Maurice Tomlinson, désigné «grand marshall», sorte de président d’honneur de cette pride historique. «On nous a tous relâchés sans inculpation ni explication», a-t-il déclaré. «Cette exposition directe au système policier de l’Ouganda me donne encore plus de respect pour le travail énorme que les militants ougandais accomplissent dans des circonstances en apparence impossibles», a expliqué Maurice Tomlinson, qui vient lui-même d’un pays où les homosexuels subissent des abus de la part des forces de l’ordre.