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 d’ADHEOS

Calmer le jeu au lendemain des manifestations, à Paris et à Lyon, des défenseurs d’une vision traditionnelle de la famille, couper court à toute polémique sur un nouveau couac gouvernemental et reprendre la main.
 
Un peu plus de 4 heures après la déclaration du ministre de l’Intérieur et alors que l’UMP réclamait une «clarification rapide» sur le sujet, Matignon a confirmé ce lundi que «le gouvernement s’opposera à d’éventuels amendements visant à légaliser en France la PMA et la GPA» lors de l’examen du projet de loi sur la famille, dont le calendrier n’est «pas arrêté»

  • QUESTION. La Manif pour tous a-t-elle réussi sa démonstration de force ? 
Il y a un an, le 9 janvier 2013, Jean-Marc Ayrault estimait pourtant sur son compte Twitter que «la PMA mérit(ait) un débat en tant que tel». «C’est pourquoi elle figurera dans le projet de loi famille», promettait le chef du gouvernement, en plein débat sur le mariage pour tous.
 
Ce lundi, en même temps que Matignon, le porte-parole du PS, David Assouline, a assuré lors de son point presse hebdomadaire que le parti majoritaire ne voulait pas non plus de «débat» ni de «proposition» sur la procréation médicalement assistée (PMA) ou sur la gestation pour autrui (GPA) dans la loi sur la famille.
 
Valls démine
 
Dès potron-minet, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls certifiait, au micro de RTL, qu’«il n’y aur(ait) pas la PMA ou la GPA dans la loi Famille» et que «le gouvernement s’opposer(ait) à des amendements parlementaires sur le sujet». Une première dans la bouche d’un ministre. Plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti, avaient répété que le projet de loi ne prévoyait pas d’ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes ni d’autoriser les mères porteuses en France, mais nul ne s’était montré aussi clair sur la question des amendements.
 
Une mise au point pas vraiment du goût de Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes. L’élu de Seine-Saint-Denis a dans la foulée demandé sur LCI et Radio Classique de respecter «la règle du jeu que nous nous sommes fixée», c’est-à-dire d’attendre l’avis du Comité national d’éthique. «Je ne renonce à aucune ouverture de nouveaux droits pour les enfants de notre pays», a-t-il poursuivi. Et d’estimer, une poignée d’heures avant la clarification de Matignon : «Cette annonce sur ce que sera l’attitude du gouvernement me semble prématurée.»
 
L’UMP monte au créneau
 
Alors que cette question est, de longue date, source de dissensions au sein de la majorité, l’UMP s’est engouffré dans la brèche. Prenant soin de ne pas reprendre le terme de «familiphobie», clamé par les manifestants dimanche, le président de l’UMP, Jean-François Copé est monté au créneau sur Europe 1, dénonçant les «mesures qui s’accumulent contre les familles et la politique familiale». «La ligne de l’UMP est : arrêtons de toucher au socle de la politique familiale qui a été dans un consensus national qui dépassait gauche et droite», a-t-il tonné, avant de s’en prendre à Manuel Valls qui a «osé» comparer l’ambiance actuelle avec «le climat des années 30.
 
Le député-maire de Meaux a fustigé ce gouvernement qui «inquiète les familles au lieu de rassurer les Français». Et appelé les manifestants à poursuivre le combat… dans les urnes. «La prochaine grande manifestation, ça s’appelle l’élection municipale, l’occasion pour les Français de dire stop à François Hollande.»