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 d’ADHEOS

Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT, sort de sa rencontre à l’Elysée et assure notamment à TÊTU que la «liberté de conscience» des maires ne sera pas inscrite dans la loi.
 
Moins de vingt-quatre heure après avoir lancé une vaste polémique en évoquant la «liberté de conscience» accordée aux maires qui ne souhaiteraient pas unir un couple homosexuel (lire article), François Hollande a reçu les représentants de l’Inter-LGBT.
 
Nicolas Gougain, le porte-parole de cette fédération qui est le principal interlocuteur du gouvernement pour le projet de loi sur le mariage et l’adoption par les couples homos, est plutôt rassuré à l’issue de cette rencontre. Il répond aux questions de TÊTU.
 
Comment s’est déroulée votre rencontre avec le président de la République?
Nicolas Gougain: Nous avons été reçus à l’Elysée pendant 40 minutes, seulement un jour après la déclaration du président. Il faut reconnaître la rapidité de la réaction de l’Elysée, à la hauteur de notre inquiétude sur les propos qui avaient été lancés.
 
Comment explique-t-il l’utilisation de l’expression «liberté de conscience»?
Il regrette ces propos. Il voulait évoquer les dispositions de droit qui existent déjà pour les mariages des couples hétérosexuels: le maire peut signer une délégation si lui-même ne peut ou ne veut pas célébrer le mariage. Il nous a donc précisé que le terme était malheureux, mais qu’il ne signifiait rien de plus que ce rappel. Il assure qu’il n’est pas question d’une nouvelle disposition de la loi qui introduirait cette notion. Il s’engage même à ce que tous les moyens de l’Etat (sanctions…) seraient mis en œuvre pour appliquer le mariage des couples de même sexe sur tout le territoire.
 
Vous voilà donc rassuré?
Oui, même si nous regrettons toujours l’utilisation de cette formule.
 
Et concernant le projet de loi lui-même?
Il nous a assuré les yeux dans les yeux que la loi présentée en Conseil des ministres serait votée, et qu’elle constitue un minimum. Le gouvernement pourra même soutenir des amendements qui entraîneraient une modification du code civil, sur l’adoption ou la filiation hors mariage par exemple, s’ils sont présentés au Parlement. Globalement, il a donc clairement réaffirmé l’engagement du gouvernement dans ce projet.
 
Quelles requêtes avez-vous formulées?
Nous avons demandé au gouvernement et à la majorité d’être beaucoup plus engagées sur ce projet, et il a semblé d’accord. Nous avons demandé des déclarations publiques, des actes. J’espère que cet épisode servira au gouvernement à être plus offensif. Je pense qu’il a constaté qu’il y a une vigilance sur le sujet. Encore une fois, sa réactivité pour nous recevoir semble démontrer que c’est le cas. C’était peut-être l’électrochoc dont la majorité avait besoin.
 
Vous maintenez votre appel à manifester le 16 décembre?
Bien sûr, nous la lui avons annoncée, nous lui avons dit quels messages nous allons faire passer, et il ne semblait pas inquiet. Il s’agit pour nous de montrer qu’il y a une très large adhésion des Français sur le sujet. Nous voulons créer une nouvelle dynamique en face de celle qui s’est exprimée dans les rues ce week-end, et montrer que la société civile est impliquée. Plus que jamais, nous appelons un très grand public, LGBT et gay-friendly, à ce mobiliser ce jour-là.