Plusieurs ONG libanaises ont condamné l’arrestation par la police de 27 hommes soupçonnés d’actes homosexuels et d’"outrage public à la pudeur" dans un hammam à Beyrouth.
Dans un communiqué paru mardi, ces organisations affirment que les 27 hommes sont détenus depuis le 9 août, après avoir été arrêtés dans un bain turc et interrogés sur leurs orientations sexuelles.
Parmi eux figurent le propriétaire du bain, ses employés et des clients, selon les signataires, dont Helem, une ONG basée à Beyrouth et la seule dans le monde arabe à travailler à la protection des homosexuels, bisexuels et transsexuels. "La perquisition est survenue après l’arrestation d’un individu qui a révélé que le Agha Hammam était un lieu de rencontres à caractère sexuel pour hommes", précise le communiqué.
Le procureur général a informé ces ONG que les personnes arrêtées pouvaient être inculpées pour "actes indécents en public", mais qu’il n’avait pas l’intention de les poursuivre en vertu du controversé article 534 du code pénal qui interdit les relations "contre nature", passibles d’une peine de prison allant jusqu’à un an.
De son côté, la police a précisé aux ONG que "les enquêteurs ont pu obtenir sans usage de la force la confirmation de la part de certains suspects de leur orientation sexuelle".
Les organisations assurent qu’aucun acte sexuel n’avait lieu lorsque la police est arrivée, et que "l’enquête au poste de police a tourné autour de la supposée homosexualité des détenus", dénonçant "cet incident comme une pratique homophobe".
Elles ont demandé au procureur et à la police de respecter la dignité des personnes arrêtées, les mettant en garde contre l’usage "du test anal", souvent utilisé par la police au Liban pour déterminer l’homosexualité d’un homme et régulièrement qualifié "de test de la honte".
Le Liban est considéré comme le pays plus libéral du monde arabe concernant les droits des homosexuels,mais les lois demeurent conservatrices et la police mène régulièrement des descentes dans les boîtes de nuit et autres lieux fréquentés par les homosexuels.
- Source lorientlejour.com