Si les droits des personnes LGBT+ progressent dans le monde, l’homosexualité reste illégale dans 64 pays, surtout en Afrique et en Asie.
Si les droits des personnes LGBT+ progressent dans le monde, comme à Hong Kong où la justice s’est prononcée mardi pour l’union civile, l’homosexualité reste illégale dans 64 pays, surtout en Afrique et en Asie.
Un crime passible de la peine de mort
Selon les dernières données de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga), les relations entre personnes de même sexe sont réprimées dans 64 pays sur 193, et passibles de la peine de mort dans 12 d’entre eux, essentiellement des pays musulmans à la législation inspirée de la charia.
La peine capitale est ainsi appliquée en Iran, en Arabie saoudite, au Yémen, en Mauritanie et dans le nord du Nigeria. Le petit sultanat de Brunei a instauré en 2019 la peine de mort par lapidation pour les relations entre personnes du même sexe, mais devant le tollé international, il a annoncé un moratoire. Dans d’autres pays (Afghanistan, Pakistan, Qatar, Somalie et Émirats Arabes Unis), elle est applicable mais n’est pas prononcée.
L’Ouganda, pays à majorité chrétienne, s’est ajouté en mai à cette liste, avec la promulgation d’une loi prévoyant la peine capitale pour «homosexualité aggravée», sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années dans le pays.
Illégale et réprimée
En Afrique, une trentaine de pays disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité. En Tanzanie, elle est ainsi punie d’une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. En Gambie ou au Kenya, les peines peuvent atteindre 14 années d’emprisonnement.
Toujours selon l’Ilga, l’homosexualité est illégale dans près de la moitié des pays d’Asie et peut entraîner une peine de plusieurs années de prison comme en Birmanie ou au Koweït. Au Bangladesh, les homosexuels risquent la réclusion à perpétuité alors qu’en Malaisie, la sodomie est passible de 20 ans de détention et de coups de fouet.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’homosexualité est encore illégale dans six pays, dont le Guyana et la Jamaïque. Au Guyana, bien que la loi ne soit pas appliquée, l’homosexualité masculine est théoriquement passible d’emprisonnement à vie.
Dépénalisation
L’homosexualité est légale dans 129 pays, selon l’Ilga. Dans le sillage de l’Europe et des Amériques, pionniers en matière de légalisation de l’homosexualité et du mariage gay, plusieurs pays ont abrogé ces dernières années leurs lois répressives ou se sont engagés sur cette voie.
Ainsi, en septembre 2018, après des décennies de combat juridique, la Cour suprême indienne a aboli la loi d’interdiction de l’homosexualité qui datait du pouvoir colonial britannique. Les relations sexuelles entre personnes de même sexe étaient jusque-là passibles de prison, même si les poursuites étaient rarissimes dans les faits.
En Afrique, après le Lesotho, le Mozambique, les Seychelles, l’Angola et le Botswana, le Gabon a dépénalisé l’homosexualité en juin 2020, provoquant la colère d’une partie de l’opinion publique. Outre le Gabon, sept autres pays ont dépénalisé l’homosexualité depuis 2020 dans le monde, selon l’Ilga.
De récents durcissements
En Russie, l’homosexualité était considérée comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999. Elle est désormais légale, mais une loi de 2013 punit la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs. En novembre 2022, le Parlement a durci cette législation en interdisant, sous peine de fortes amendes, toute forme de «propagande» LGBT+. En Hongrie, depuis l’été 2021, évoquer l’homosexualité devant des mineurs est passible d’une amende.
SOURCE:lessentiel.lu